Ecole à distance J+5: les doutes

5 jours… Voilà maintenant 5 jours qu’avec Fred et Shirin, nous sommes sur le pont et l’adrénaline commence à descendre… C’est difficile…c’est difficile car je ne suis pas que responsable informatique et je pense à mes élèves et je me sens coupable car je n’ai pas encore vraiment eu le temps de m’occuper d’eux. Heureusement ils sont habitués depuis le début de l’année à travailler de manière autonome avec le numérique à la maison et visiblement ils continuent à le faire sans s’inquiéter de la suite car comme le dit une de mes élèves dans un message vocal reçu: « Yves, on sait que vous avez toujours une solution. »

Ce qui est difficile aussi, ce sont les sollicitations permanentes et il est difficile parfois de penser à soi. Aider nos collègues c’est aussi aider les élèves de notre établissement, c’est aussi de manière indirecte apporter du soutien aux familles de notre commune. Je commence à sentir la fatigue mentale s’ajouter à la fatigue physique. Ce qui me fait tenir actuellement, c’est la formidable solidarité que je vois apparaître entre les collègues, le soutien de notre direction mais aussi le soutien des communautés d’enseignants numériques. Le soutien est permanent et les remerciements aussi.

Je ne compte plus les messages de remerciement reçus mais, ce soir, à l’aube d’un repas bien mérité, je voulais juste une fois dire MERCI à vous d’être à nos côtés. Prenez soin de vous et de vos proches.

Yves


Ecole à distance, J+4: le plan

Voici le plan d’action:

La vidéo est volontairement très cadrante. Shirin Yves et moi, nous sommes là pour donner une boîte à outils. Les enseignants vont prendre dans cette boîtes pour commencer les outils qu’ils savent utiliser. Pour le moment, c’est massivement WhatsApp et l’email. Par la suite, ils vont sans doute se rendre compte qu’il leur faudrait un nouvel outil. Nous serons alors là pour les aider à apprendre à l’utiliser.

Maintenant, il faut que l’infrastructure tienne le coup. On a vu hier que le réseau Swisscom est à la peine. Discord patine durant la nuit, lorsque les USA sont réveillés.

Framasoft est surchargé:

Nous entrons en territoire inconnu et il va falloir que l’infrastructure soit aussi résiliante que la population.


Ecole à distance, J+3: les doutes

Cette note sera plus personnelle. J’espère du reste que mes deux collègues s’exprimeront aussi sur ce canal pour partager les émotions.

Tout ce week-end, on a peu dormi et on a surtout fait ce pour quoi on est fait: geeker. De tout temps, on a été formé par les jeux de rôles/jeux vidéo à survivre aux fins du monde/fins de la civilisation/invasions zombie/invasions robot/invasions extra-terrestres. Donc autant dire qu’on était dans notre élément, face à nos (nombreux) écrans, avec assez de bière et de caféine pour tenir une bonne partie de la nuit.

Aujourd’hui, convocation par la direction, pour décrire notre stratégie d’enseignement à distance. Et ensuite, on se retrouve face à certains collègues. Et là, on se rend compte qu’on n’est pas dans un jeu, mais qu’il y a 158 enseignants et plus de 1300 élèves et le double de parents qui comptent sur nous. On se rend compte aussi que ce sont peut-être des collègues, mais tout d’abord des amis. Et qu’on est en train de se faire nos adieux pour plusieurs semaines.

C’est idiot, mais je n’ai pas dit aux collègues de prendre soin d’eux et de leurs proches. Je leur ai dit: avant de partir, prenez une rame de papier, on risque de ne plus en trouver. Le sens pratique pour cacher l’émotion.

Je pense aussi aux collègues du CIPEO et de la Direction Pédagogique, qui doivent être sur les dents pour gérer tout ce qu’informatiquement, cela va impliquer, de faire l’école à distance. A Ecublens, mon école, on est un peu des corsaires, on aime notre indépendance et on en profite. Je pense là à tous les établissements sans réel RI (responsable informatique), sans direction à même de donner un cap.

Nous sommes trois RI et personnes ressources MITIC à Ecublens. Notre direction nous a donné plein pouvoir pour la mise sur pied de l’enseignement à distance. Et a posé la carte de crédit Gold sur la table. C’est une grande marque de confiance, mais aussi une énorme responsabilité.

On se démène comme des fous depuis trois jours. Notre sang est exclusivement composé d’adrénaline et de caféine. Puis on reçoit cette vidéo. Et là, on n’a plus aucun doute: on va tous y arriver! L’EPS Ecublens va sortir grandie de cette épreuve!

Merci Cécil et Aline. On vous adore!

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Ecole à distance, J+2: Le bilan (positif!) de cette journée

Trois enseignants partagent avec vous leur vie et la manière dont ils vont, tant bien que mal, mettre en place un enseignement à distance dans leur établissement.

Il est 22.30. Nous terminons un week-end marathon. Les nuits furent courtes, voire inexistantes pour certains. Vos responsables MITIC sont néanmoins toujours sur le pont.

Il est 22h30. Dimanche soir, début de la fin du monde. 15 enseignants sont encore connectés sur le chanel Discord ouvert pour maintenir un lien entre enseignants et communiquer horizontalement. En 12 heures, la quasi totalité du corps enseignant, soit presque 110 enseignants, a installé, créé un compte et découvert Discord. Cela valide le choix de la plateforme et surtout le besoin d’offrir un espace de communication.

A ce sujet, c’est le premier point positif que je mets à notre actif: l’équipe MITIC a décidé de communiquer immédiatement, de montrer qu’on est au travail et que les choses bougent. On a refusé de laisser les enseignants tourner en rond après le choc de l’annonce de vendredi après-midi. Il fallait impérativement donner du grain à moudre aux enseignants: un questionnaire à remplir (fait par la quasi-totalité du corps enseignant en quelques heures), le contact à prendre avec les parents et faire l’inventaire des moyens informatiques des élèves, créer un compte Discord et découvrir la plateforme… Nous avons mis en place une communication ferme, mais bienveillante. Et le résultat est là: c’est le week-end, mais une dynamique positive s’est mise en place. Les enseignants jouent le jeu et, on l’a vu, les parents, dans leur très grande majorité, aussi. Et pourtant, nous sommes dans un milieu parfois qualifié de « pas facile ». En ce moment, les enseignants ont réussi à prendre contact avec pratiquement tous les parents et élèves.

Il y a encore du travail. Mais nous savons aujourd’hui qu’on va réussir. Même les enseignants qu’on appelle affectueusement les « dinosaures » ont répondus à l’appel. En informatique pédagogique, on utilise beaucoup la métaphore du crayon:

Aujourd’hui, tout a été décalé d’un cran. Les affûtés deviennent des initiateurs. Les effaceurs sont devenus au moins des figurants, voire directement des acteurs. La baguette magique s’appelle la conscience professionnelle. En ces temps d’adversité, on ne va pas laisser les élèves au bord de la route.

Maintenant, il ne faut pas tomber dans l’angélisme. Le retour du questionnaire sur l’équipement informatique privé des enseignants dresse un tableau assez terrible. Nous avions demandé si les enseignants disposent, à titre privé, d’un ordinateur de 5 ans ou moins (c’est-à-dire une machine assez récente pour utiliser tous les outils professionnels de l’enseignant). Le constat est affligeant: 35 enseignants sur 139 n’ont pas d’ordinateurs de 5 ans ou moins. Beaucoup n’ont simplement pas d’ordinateurs tout court. Ou alors un Mac sous Mac OS 10.9… Un quart des enseignants de notre établissement vaudois n’ont pas un outil informatique à un niveau suffisant. Et le Département compte investir des millions dans l’éducation numérique pour les élèves, quand un quart des enseignants n’ont pas un outil de travail informatique digne de ce nom. On a même une poignée d’enseignants qui n’ont pas de connexion à Internet. Au mieux, ils ont un partage de connexion avec leur téléphone portable… et pas forcément des données illimitées. On va devoir composer avec cela.

Pour ce qui est du manque de matériel, on va piocher dans les ordinateurs portables de l’école pour équiper les enseignants qui ont en besoin. Pour ce qui est des connexions à Internet, chaque enseignant devra faire avec ce qu’il a à disposition.

Demain, nous avons rendez-vous avec notre direction, pour valider tout ce que nous avons mis en place. Nous communiquerons alors notre plan d’action aux enseignants… et ici.


Ecole à distance, J+2: la communication entre enseignants

Trois enseignants partagent avec vous leur vie et la manière dont ils vont, tant bien que mal, mettre en place un enseignement à distance dans leur établissement.

Mise à jour 17.00

Une salle des maîtres, c’est à la fois un lieu de travail, d’échanges professionnels, mais aussi d’information, de discussion, de rires, de cris et de pleurs. C’est un lieu de catharsis indispensable à tout enseignant. Et la solitude sera le plus grand défi à relever pour eux ces prochaines semaines.

Nous, nous avons besoin d’une plateforme d’information et de support, afin d’épauler les enseignants. On a instinctivement choisi la plateforme Discord, utilisée par les gamers pour échanger. Elle est à la fois simple, gratuite, multiplateforme et on peut la subdiviser en divers salons. Elle supporte aussi les discussions vocales à plusieurs.

Nous avons donc mis sur pied un serveur Discord. Et la preuve que les enseignants ont besoin de se retrouver, c’est qu’à peine trois heures après l’envoi du mail expliquant la démarche, comment télécharger Discord et avec l’adresse du serveur, plus de la moitié du corps enseignant s’est connecté.

Dès mardi, Shirin, Yves et moi allons assurer une permanence technique aux heures de bureau. Nous nous relaierons, pour qu’à tout moment, l’un de nous soit disponible pour aider les enseignants.

Structure de notre serveur Discord

Le second volet du support informatique sera d’utiliser TeamViewer, pour pouvoir prendre le contrôle des ordinateurs des enseignants à distance et les aider, si besoin.

Nous allons être très stricts; afin de ne pas se perdre entre les mails, WhatsApp, les téléphones,… dans la mesure du possible, le support se fera sur Discord.

Mise à jour: 7 heures après l’envoi de l’email contenant les informations pour se connecter à la plateforme Discord, plus de 80 enseignants sur 139 l’ont rejointe. Une première réunion vocale d’enseignants de 7e s’est tenue. Les outils que nous mettons en place dans l’urgence, les habitudes que les gens prennent vont très certainement perdurer après la crise. Les collègues apprennent aux forceps à collaborer en ligne, à devoir intégrer le numérique dans l’enseignement. Et c’est le bon côté de cette crise: il y aura un avant et un après au niveau de l’école. De même au niveau de l’ambiance. Cela soude les enseignants, les élèves et les parents. Un esprit de solidarité se met en place.

Dernier point: le Département annonce que des outils en ligne vont être mis progressivement en place.


Ecole à distance, J+2: ça va le faire!

Trois enseignants partagent avec vous leur vie et la manière dont ils vont, tant bien que mal, mettre en place un enseignement à distance dans leur établissement.

Dimanche matin. Un poil tôt. Après deux nuits courtes et bien des heures de boulot, voici à quoi nous en sommes. Premièrement, je me rends compte que plus que des réserves de pâtes ou de riz, je suis content d’avoir un gros stock de café. Bon, venons un peu au bilan de la journée d’hier…

La logistique

C’était notre premier axe à traiter.

A disposition:

Nous avons fait la liste du matériel rapidement mobilisable: une centaine de Mac portables et une centaine d’iPad. Au niveau infrastructure, le site de l’école (https://www.ecoles-ecublens.ch) est la porte d’entrée de l’information aux parents. Mais impossible de l’utiliser pour de l’enseignement à distance: géré au niveau cantonal, nous n’avons pas d’accès pour l’utiliser comme plateforme d’hébergement de contenus pédagogiques. Nous allons donc nous rabattre sur le « site parallèle » de l’école, http://ecub.info, qui est sur un hébergement privé, puissant. Nous allons si besoin aussi mobiliser le site du cours fac de journalisme, le1024.ch, qui est sur un puissant hébergement Infomaniak. Comment feront les établissements qui n’auront pas ces ressources? Mystère.

Définir les besoins des enseignants

Pour faire de l’enseignement à distance, il faut que les enseignants disposent à domicile du matériel informatique adéquat. Nous avons donc commencé par envoyer un email à tous les collègues pour faire l’inventaire du matériel informatique dont ils disposent à domicile, via un sondage:

Nous avons demandé de remplir ce sondage avant ce dimanche, 18h00. Samedi, en fin d’après-midi, la quasi-totalité du corps enseignant a répondu (130 sur 139!). Cela montre l’engagement des enseignants. Face à l’adversité, ils répondent présents! C’est de bon augure pour la suite.

Quant aux résultats, ils n’ont rien d’étonnant! 34 enseignants sur 139 ne possèdent pas à domicile un Mac ou un PC de 5 ans ou moins, donc une machine qui pourrait être utilisée professionnellement.

Voilà le résultat du choix du Département de ne pas équiper les enseignants, ou du moins de financer partiellement leurs outils de travail. Un enseignant est censé trouver un ordinateur sur son lieu de travail, dans les salles des maîtres. Mais comme ce sont des lieux que nous devrons éviter à l’avenir. Cette politique se retourne contre notre employeur.

Nous avons donc prévu, mes deux collègues et moi, de proposer à la direction d’équiper ces collègues avec les portables récents de l’école, le temps de la crise. Les modalités devront naturellement être discutées.

Le matériel des élèves

Un rapide sondage fait auprès de nos élèves montre que dans un nombre non-négligeable de famille, le seul outil numérique à distance est le smartphone. Il n’y a ni tablette ni ordinateur. Le directeur a envoyé un mail aux enseignants leur demandant de prendre contact avec les parents pour lister le matériel à disposition des élèves. Il a ainsi anticipé ce que nous avions prévu de faire lundi. Parfait. Reste à trouver quelle réponse donner à ce manque d’équipement. En tous cas, nous avons décidé de partir du principe que nous devrons adapter notre enseignement à distance à l’usage du smartphone. Quitte à décider d’équiper certaines catégories d’élèves avec le matériel qui reste à notre disposition.

Et ensuite?

Là, il y a un mur. Et on vient de le percuter. Ces dernières années, le CIPEO et le département nous ont interdit l’utilisation de pratiquement tous les outils d’enseignement et de communication en ligne: WhatsApp, Showbie, Socrative… soit on nous interdit l’installation des applications, soit on nous interdit l’usage parce que les données ne sont pas hébergées en Suisse. Tout en ne nous offrant absolument aucune alternative.

Alors, on fait quoi, maintenant? On passe en force? Ce le choix que feront à coup sûr la plupart des écoles, n’ayant aucune alternative pour le moment.

Mais dans l’immédiat?

Mes collègues et moi devons relever l’énorme élan de solidarité que ce choc a créée: des enseignants se sont spontanément proposés pour nous aider. Nous avons pu tester plusieurs solutions avec eux. De même pour certains élèves, qui se sont portés volontaires.


Ecole à distance, J+1: l’opération « Grand Condor »

Trois enseignants partagent avec vous leur vie et la manière dont ils vont, tant bien que mal, mettre en place un enseignement à distance dans leur établissement.

C’est fait. Le gouvernement vaudois a décidé de fermer les écoles dès ce 13 mars, et ce jusqu’au 30 avril. Cela fait 6 semaines, moins deux de vacances. Mais loin d’être envoyés se bronzer à Rimini, les enseignants sont mobilisés et doivent assurer un enseignement à distance.

Soyons clairs et mettons les points sur les « i » une fois pour toutes: on nous demande de mettre en place en quelques jours ce que notre employeur n’a pas réussi à faire en 15 ans. On n’a même pas un portail pédagogique. Quand on sait qu’une demande d’application prend parfois plusieurs mois à être validée par le CIPEO (pour ma part, j’ai une demande en cours depuis 5 ans…), on va se passer de leurs services et nous devenons officiellement un établissement informatiquement autonome. Nous avons donc lancé l’opération « Grand Condor », parce que parfois, on a l’impression que notre employeur nous prend pour des buses.

Voilà ce que notre cheffe de département a présenté, lors de la conférence de presse du 13 mars:

Tous les lieux de formation sont fermés jusqu’au 30 avril. L’enseignement se fera à distance.

Déjà vendredi matin, l’ambiance était électrique. Nous savions que quelque chose se tramait. De nombreux enseignants ne comprenaient pas que les écoles restent ouvertes et nous étions nombreux à avoir commencé à récolter les numéros de téléphone portable des élèves au cas où. Nous avons appris la nouvelle vendredi en début d’après-midi. Et soyons honnêtes: si on a été soulagés, on a tous été sous le choc de l’ampleur de la mesure et de ses conséquences pour les élèves.

Nous sommes trois responsables MITIC dans l’établissement: Shirin, Yves et moi.

Le directeur nous a immédiatement prévenus que nous étions convoqués lundi matin 16 mars pour mettre en place les mesures d’enseignement à distance pour l’établissement.

On s’est rapidement mis d’accord sur le fait qu’il fallait arriver lundi matin avec des réponses et des solutions concrètes. Shirin enseigne en 1-2P, Yves en 5-6P et moi au secondaire. On a donc une vision assez complète des spécificités de chaque tranche d’âge de nos élèves, des programmes… mais aussi de nos collègues et de leurs compétences informatiques. Ce qui suit sera, sans tabou, la manière dont nous avons pris en main ce problème.

1. Mettre en place un canal de communication

Cela est apparu comme une évidence: on lance un serveur Discord. Yves est un utilisateur habituel de ce canal, pour ma part je ne l’ai jamais vraiment utilisé. Shirin la découvre. Mais c’est la plateforme idéale: des salons de chat écrits et vocaux. C’est aussi le canal que mes élèves et moi avons choisi pour rester en contact, car c’est une plateforme qu’ils utilisent.

On s’est rapidement mis en vocal. En effet, cela permet d’échanger vocalement tout en libérant le clavier pour travailler, prendre des notes, et avancer dans le projet.

2. Définir les axes principaux

Comme point de départ, nous avions quelques idées griffonnées:

A partir de là, l’objectif a été de dégager les axes principaux, à savoir les questions auxquelles nous allons devoir apporter des réponses. Définir ces axes va permettre aussi de définir les priorités et donc dans quel ordre les traiter:

Voici donc l’ordre dans lequel nous avons défini le traitement de ces axes:

En résumé:

  1. La logistique: quel matériel à disposition. De quoi disposent les enseignants? Et les élèves?
  2. La communication: quels canaux de communication allons-nous mettre en place entre les enseignants et entre les enseignants et les parents/élèves.
  3. Le choix des logiciels/plateformes.
  4. La formation des enseignants à l’utilisation de ces outils.
  5. Enfin, nous devons garantir autant que possible la protection des données des élèves.

La réponse donnée à chacun de ces points va avoir des conséquences sur les points suivants. Il est donc capital d’avoir une réponse claire avant de passer au point suivant. Cela évite de se disperser dans toutes les directions.

3. Gérer l’équipe

Gérer une équipe de geeks, à distance, ce n’est pas donné à tout le monde. Surtout qu’en général, c’est souvent le bordel dans nos têtes. On peut heureusement compter sur les compétences organisationnelles d’Yves pour cela. Il a été formé à la gestion de crise et est volontairement très cadrant. Avec un peu de recul, il est capital qu’un membre de l’équipe ait ce rôle de modérateur et que les autres acceptent ce recadrage. Il faut impérativement laisser les ego au vestiaire et agir avec méthode.

4. Rassurer les enseignants

[Note: cette partie a été rajoutée après la réouverture des écoles]

Le vendredi, dernier jour d’école, nous avions senti une angoisse forte parmi les enseignants, avant l’annonce de la fermeture. La situation était tendue. Dès lors, l’une de nos premières actions, avant de communiquer avec les enseignants, a été de choisir un référentiel positif et rassurant. Comme on partait (littéralement!) à l’aventure, on a décidé de le faire sous l’image des Cités d’Or, et de ses trois héros. Il n’y a rien de puéril derrière cela, mais plutôt une petite « astuce psychologique »… C’est un dessin animé qui a marqué positivement l’enfance de la plupart des enseignants. Ce faisant, on posait un cadre rassurant et connu, en ajoutant une touche d’humour décalé. C’était à la fois un appel aux enseignants pour embarquer dans l’aventure, tout autant qu’un « doudou » rassurant. Pendant 6 semaines, nos visages devenaient nos avatars. Nos interactions sociales n’étaient qu’en ligne. Il fallait donc que le « visage » que nous offrions soit le plus positif possible.


Silhouette Cameo: quand le Scan and Cut ne fonctionne pas

Avec la Silhouette Cameo, il arrive que la fonction Scan and Cut ne fonctionne pas: le scanner ne trouve pas les repères d’alignements. En réalité, le problème ne vient souvent ni du logiciel, ni de votre ordinateur, ni de la Silhouette Cameo, mais de votre imprimante. En particulier si vous imprimez sur une photocopieuse à l’école. Cela a été le cas aujourd’hui, lors d’une formation. Toutes les impressions étaient réduites de 4%, ce qui place le repère d’alignement en bas à gauche hors du champ du scanner. Celui-ci s’alignait donc avec les bords de la feuille. Voici un petit tutoriel réalisé à l’arrache, une fois la solution (pour Mac) trouvée. Désolé pour la qualité du son. C’est fait avec les moyens du bord.

J’ajoute encore une remarque: le nouveau tapis de coupe est quadrillé. Avec du papier fin, cela peut envoyer le scanner dans les choux!


« Dis Siri, réveille Martin! »

Test de la gamme smarthome Trådfri d’Ikea dans un environnement Apple HomeKit.

Cela fait un peu plus d’une année que le Homepod d’Apple est entré dans mon salon… pour ne pas y rester longtemps. Il a en effet très rapidement été kidnappé (homepodnapé, pour être précis) par mon aînée. Puis, une fois qu’elle a mon ancien iPhone et des écouteurs Bluetooth, c’est mon benjamin qui l’a récupéré. Cela fait maintenant des semaines que tous les soirs, en se couchant, il dit « dis Siri, éteins la lumière ». Naturellement sans résultat. Et mon gamin, piteux, de se relever pour aller éteindre lui-même. C’en est devenu un mème familial… jusqu’à l’autre soir où, Ô miracle, cela a fonctionné!

Tout cela, on le doit à Homekit et… Ikea.

Bon. Je crois que je commence à perdre certains lecteurs. On va donc faire un point. Des lampes avec une télécommande, cela existait déjà depuis que je suis ado. Ce qui est nouveau, c’est la connexion à un réseau, et donc la possibilité de gérer ces ampoules via son smartphone ou son ordinateur, de créer des scènes et de programmer l’allumage et l’extinction. C’est ce qu’on appelle la domotique. Outre les ampoules, on trouve des prises connectées, des alarmes, des caméras de surveillance, de systèmes de commande de stores… S’il existe des protocoles open source, comme le ZigBee, la plupart des fabricants ont leur propre protocole. Pour commander l’ensemble des éléments connectés, les marques proposent des hubs, appelés ponts ou passerelles. Ils sont en général connectés au routeur, ce qui permet un accès via le WiFi grâce aux applications de chaque fabricant.

Les produits Trådfri sont compatibles ZigBee. Cela signifie que sous certaines conditions, des appareils tierces pourraient être pilotés depuis la passerelle Ikea. J’en profite pour relever le fait que le protocole utilisé par Ikea, comme pour la plupart des grandes marques, n’est pas open source. C’est dommage. Ikea fait son beurre avec la vente des appareils. Plus il y aura d’utilisations possibles développées par des bidouilleurs, plus Ikea vendra des produits Trådfri.

Avec l’arrivée des assistants vocaux, comme Alexia (Amazon), Siri (Apple) ou Google Home, les fabricants ont compris l’intérêt des commandes vocales. En rendant compatible leur matériel, ils permettent ils s’ouvrent une plus grande clientèle. La passerelle sert de relais entre les assistants vocaux et le matériel, rendant possible une coexistence de matériel de plusieurs fabricants (mais cela implique la multiplication des passerelles).

Le protocole de domotique d’Apple s’appelle Homekit. Il nécessite pour fonctionner une passerelle. L’AppleTV ou le HomePod ont ce rôle.

Ikea a donc rejoint le monde de la smart home (bêtement la domestique en français), avec sa gamme Trådfri (à vos souhaits).

Les produits Trådfri sont garantis compatibles Apple Homekit et Alexia. Mais pas encore Google Home (mais cela ne saurait tarder: les cartons ont déjà le logo, masqué par une étiquette blanche).

Merci Ikea! Pourquoi Ikea? Les ampoules connectées compatibles Homekit existent depuis longtemps. On peut penser par exemple aux excellentes Philips Hue. Mais le prix reste élevé. Le pont pour faire le lien avec Homekit coûte pratiquement 60 CHF. Et la simple ampoule (avec contrôle de la chaleur) de 806 lumens coûte quand même 35 CHF . Pour ceux qui comme moi ont connu les ampoules à filament à quelques dizaines de centimes, cela fait mal. Or, Ikea commercialise l’ampoule 806 lumen, avec contrôle de la chaleur (blanc pur à blanc chaud) coûte 14.95 CHF! Le pont, lui, coûte 40 CHF.

La vraie révolution derrière la gamme Trådfri, c’est qu’on y trouve la toute première prise connectée au format suisse, 100% compatible Homekit.

Il faut savoir, ami lecteur européen, que si ton pays a adopté la lourde et pataude prise Schucko (dite prise type F), nous, en Suisse, préférons la sobre, élégante et pratique prise T13, appelée Type J. Ce qui en soit nous pose un problème de compatibilité avec ces éléments connectés; les fabricants ne se bousculent pas pour concevoir une prise connectée spécifique pour un aussi petit marché que celui de la Suisse. Mais Ikea l’a fait. Ce n’est pas le premier à faire des prises connectées pour la Suisse (smart-plug), mais c’est le premier à la rendre officiellement compatible Homekit. Le fabricant suisse MyStrom commercialise par exemple déjà une prise connectée, mais elle est n’est pas officiellement supportée par Homekit (mais cela reste possible de l’y intégrer). Et elle vaut le double du prix d’une prise connectée Ikea (40 CHF au lieu de 20 CHF). Il serait malhonnête de juste comparer le prix entre les deux prises. En effet, la MyStrom possède de nombreuses fonctions qu’on ne retrouve pas chez Ikea (mesure de la consommation, capteur de température…). Mais moi, j’ai juste besoin de commander l’allumage et l’extinction de ma machine à café. En effet, il lui faut plus de 15 minutes pour être à température de fonctionnement.

Nous sommes entièrement équipés en matériel Apple, dans la famille. La compatibilité Homekit simplifie donc l’usage de ces appareils. J’ai, pour le moment, donc, acheté une prise et une ampoule Trådfri, avec deux télécommandes. Si un jour, je récupère mon HomePod, mon fils pourra toujours prendre la télécommande avec lui pour éteindre sa lampe. Pour le moment, je profite des scripts d’automation de Homekit pour m’amuser. Ainsi, le réveil de mon fils se fait avec l’allumage de la lampe avec une luminosité similaire à celui d’un lever de doubles soleils sur Tatooine, avec le thème de la Force joué sur le HomePod.

Voilà ce que cela donne dans l’application Home d’Apple:

Avec Homekit, il est possible d’aller plus loin: piloter sa chaudière, contrôle d’ouverture des portes, alarmes,… L’offensive d’ikea est intéressante, car elle tend à faire drastiquement chuter les prix. La puissance de feu de l’enseigne suédoise devrait permettre de faire chuter les prix chez la concurrence. Au final, afin d’éviter la multiplication de passerelles, le fabricant qui proposera l’offre la plus complète et cohérente pour le territoire suisse risque bien de s’imposer. Mais avec sa prise suisse connectée, Ikea prend une longueur d’avance… d’autant plus depuis son alliance avec Sonos, le fabricant d’enceintes connectées. On peut néanmoins regretter l’obligation d’acheter une nouvelle passerelle (à 60 CHF) pour cela.

Il reste deux points à améliorer.

Premièrement, du côté d’Ikea: on sent que la marque tâtonne… et que les employés rament. Au Ikea d’Aubonne, les produits Tradfri-Sonos sont répartis dans 5 endroits différents. Il n’y a aucun endroit où il y a l’ensemble de la gamme complète. Les employés se tiennent bien à l’écart; aucun n’est visiblement formé et affecté aux explications concernant ces produits. Le client est livré à lui-même. Du reste, rien ne donne envie d’acheter: les palettes de produits sont à peine déballées, tout est simplement posé, sans logique. Des cartons ouverts, éventrés, jonchent ce qui semble être l’espace dédié au Sonos, faisant plus l’impression d’une zone à l’abandon du magasin. Surtout, il n’y a aucune séparation claire de l’espace « ampoules connectées » du secteur « ampoules ». Tout est pêle-mêle. Il y a un vrai effort à faire de ce côté. A commencé par un « smart-flat » témoin, peut-être?

Deuxièmement, du côté d’Apple: on sent la marque frileuse dans ce domaine. Siri n’est pas un assistant vocal, au même titre que le serait Alexa. C’est plus une sorte d’assistant musical évolué. A la maison, je ne vis pas avec mon iPhone sur moi. Ma femme non plus, mes enfants encore moins. Je ne vais pas acheter un HomePod par pièce pour allumer des lampes par commande vocale! Il manque clairement à la gamme Apple un petit boîtier vocal Siri, bon marché, idéalement avec une prise jack pour le brancher sur une chaîne stéréo par exemple, pour effectuer des commandes vocales dans chaque pièce. Un mix entre les anciennes bornes Airport Express, une AppleTV sans fonction graphique, mais avec un micro intégré.

Astuce 1: pour appairer une prise électrique Ikea Trådfri avec Homekit, commencer par appairer la télécommande de la prise avec la passerelle, avant de l’appairer avec la prise… contrairement à ce qu’indique le mode d’emploi!

Astuce 2: Ikea vend un répétiteur pour étendre la portée de ses appareils. Mais il faut savoir qu’Ikea s’appuie sur le protocole ZigBee. Il s’agit d’un réseau maillé. Chaque périphérique propage plus loin le réseau. Moi qui habite dans une grande et vieille maison, avec certains murs qui dépassent les 50cm d’épaisseur, je n’ai pas eu besoin du répétiteur d’Ikea.


L’USB-C: comment réussir sa transition

L’USB-C, c’est l’avenir. Mais pas encore tout à fait le présent. On a tous connu la clé USB qu’on essaie d’introduire dans un sens, puis dans l’autre, avant de revenir au premier sens (ce qui alimente une vieille blague de geek: l’USB a trois sens). C’est fini avec l’USB-C qui est symétrique, comme la prise Lightning des iPhone.

Ce port est encore très mystérieux. Il permet l’alimentation du Mac, la connexion à un Beamer, mais aussi aux périphériques USB. Sur les Mac portables les plus récents, on ne trouve plus que ces ports. Sur les derniers MacBook Air, il n’y en a même que deux. Un sera utilisé pour l’alimentation électrique. Alors comment brancher un beamer, une souris et une clé USB ensemble?

Apple vend un onéreux (79 CHF) adaptateur multiports. Mais on n’y trouve qu’un port USB traditionnel et un port HDMI. C’est peu; pas assez pour un réel usage.

Heureusement, d’autres fabricants, souvent pour un prix quasi similaire (82 CHF), offrent une vraie alternative. Voici tout d’abord la solution que la DAL (ex-CADEV) propose pour les écoles: le dock LMP.

On y trouve:

  • 3 ports USB 3
  • 1 port HDMI
  • 1 port USB-C (pour la charge)
  • 1 port Ethernet (pour câble réseau)
  • 1 lecteur de carte SD
  • 1 lecteur de carte mini-SD

Le tout ne coûte que quelques francs de plus que l’adaptateur Apple.

Pour ma part, pour un peu plus cher (99 CHF), j’ai préféré prendre un dock Satechi, dont on peut choisir la couleur assortie à son Mac et qui est un peu plus fin que le dock LMP.

Toujours chez Satechi, il existe un dock moins cher que chez Apple (64 CHF), plus petit, et qui suffira à de nombreuses personnes.

On trouve des docks similaires aussi sur les sites chinois, à des prix défiants toute concurrence. Mais pour ma part, j’ai besoin de fiabilité et de performances; je préfère donc du matériel acquis en Suisse.

Dernier conseil: écrivez votre nom au stylo indélébile sur votre adaptateur, ou collez une étiquette avec votre nom. On a vite fait de les égarer.


Test du chargeur/accu Atra Travel X

L’autre jour, je tombe sur une offre promotionnelle sur un site de vente d’électronique très connu appartenant au principal concurrent de la Coop (Digitec.ch, donc) dont le design ne m’est pas inconnu…

Intrigué, je regarde plus précisément. Il s’agit d’un chargeur de secours Atra Travel X, vendu 39 CHF au lieu de 59 CHF. Je regarde d’un peu plus près de quoi il s’agit (vous pouvez en faire de même en suivant le lien).

Reprenant le concept des chargeurs de MacBook Pro d’Apple, on a donc une chimère étrange qui cumule les fonctions:

  • Chargeur USB et USB-C capable de fournir 18W (sur l’USB-C).
  • Petit accumulateur (appelé aussi Powerbank) d’une capacité de 6700mAh.
  • Chargeur sans fil Qi 10W

Le tout est livré avec des adaptateurs secteurs pour couvrir la plupart des standards de prises du monde. Et de toute manière, c’est parfaitement compatible avec les prises (ou rallonges) Apple. Le format est rigoureusement identique au chargeur USB-C de mon MacBook Pro 15 ».

Soyons clairs: vu la puissance délivrée, cela ne va pas remplacer un chargeur de MacBook Pro. Mais, expérience faite, l’accu intégré apporte plusieurs dizaines de minutes de temps d’utilisation supplémentaire à votre MacBook Pro. Pour mon MacBook Pro 15 », très gourmand, pour du travail de bureautique, je peux estimer à 20 à 30 minutes de bonus. Pour le dernier MacBook Air, c’est encore plus. En écrivant ce texte, connecté sur l’Atra, non seulement j’évite la décharge de l’accu du MacBook Pro 15 », mais en plus, j’ai gagné 1% de charge. L’accu de l’Atra indique encore 87% de capacité.

L’USB-C, c’est aussi le port standard de la Nintendo Switch. Mes gamins vont être contents d’avoir un bloc d’alimentation, qui leur sert aussi de batterie de secours.

Les deux ports USB peuvent être utilisés simultanément pour charger des appareils. Ce n’est pas le cas du chargeur sans fil Qi qui doit être utilisé seul. Connecté au secteur, tant que la batterie n’est pas pleine, la fonction de charge est désactivée. Par contre, sur la sortie USB-C, il semble qu’il alimente quand même un minimum le Mac, sans pour autant aller jusqu’à recharger la batterie.

La qualité des plastiques et de l’assemblage donne confiance. Ce n’est pas toujours le cas avec du matériel venant de Chine. J’aime particulièrement l’affichage LED de l’état de la batterie.

Au final, c’est un étrange petit appareil. Moi qui me déplace toujours avec un chargeur USB-C pour le Mac, un chargeur pour l’iPhone/iPad, les câbles nécessaires et un powerbank de secours, ce qui au final représente un joli volume/poids, je trouve là une solution élégante, multifonctions et tout-en-un pour dépanner lorsqu’il s’agit de voyager léger. Pour 39 CHF, j’en suis très content. Mais même pour 59 CHF, soit son prix normal, je pense que cela vaut la peine pour tout utilisateur nomade adepte de l’hotel-crawling.


L’iPhone XR/XS: le meilleur ami de l’enseignant

En tant qu’enseignants, on nous demande de fournir un numéro de téléphone aux élèves. En temps normal, cela ne pose pas de problème. Mais on rencontre parfois des parents qui en abusent, qui parfois téléphonent à point d’heure ou sans arrêt. C’est devenu pire depuis qu’on a tous WhatsApp. Il arrive que parents et élèves en usent et abusent jour et nuit.

Personnellement, je ne donne plus mon numéro de téléphone fixe. Mes enfants et ma femme n’ont pas à être mes standardistes. Mais donner son numéro de téléphone portable, c’est donner son accès à WhatsApp et c’est mélanger ses appels privés et appels professionnels. Et ça, comme beaucoup de collègues, je ne le veux plus. J’ai quelques collègues qui ont deux téléphones portables et deux abonnements: un pour le privé et un pour le professionnel. Ce n’est pas pratique. Mais depuis la sortie de l’iPhone XR/XS, il y a plus simple. En effet, ce téléphone supporte l’eSIM. De quoi s’agit-il? Tout le monde connait la petite carte à puce appelée carte SIM, qui est ce qui fait le lien entre notre opérateur et notre téléphone. C’est cette carte qui physiquement assigne notre numéro de téléphone au portable. Elle a bien évoluée; de la SIM à la Nano-SIM en passant par la Mini-SIM et la Micro-SIM.

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte_SIM

Aujourd’hui, on parle d’eSIM. Il s’agit d’une carte SIM virtuelle. Or, l’iPhone XR et l’iPhone XS sont compatibles eSIM, alors même qu’ils ont un tiroir pour une Nano-SIM. Il est possible de pouvoir donc avoir deux numéro de téléphones et même deux opérateurs différents sur le même téléphone (comme certains appareils Android, à double SIM).

Pour mon usage privé, j’ai un abonnement illimité chez Salt. Pour les parents et les élèves, j’ai décidé d’ajouter un compte PrePay. Ce nouveau numéro de téléphone n’est pas lié à un compte WhatsApp. Et je ne téléphone que très rarement à des parents d’élèves. Dans les faits, ce sont eux qui m’appellent. Le choix du comptre PrePay est donc économiquement le plus logique.

Actuellement, en Suisse, il n’y a que Salt et Swisscom à proposer un compte PrePay lié à une eSIM. Etant déjà chez Salt, il m’a paru logique de faire un compte chez Swisscom. Ainsi, en cas d’absence de couverture chez Salt (typiquement dans les zones de montagne), j’augmente mes chances de pouvoir appeler si besoin. Tant qu’à faire, autant que ça serve au maximum.

On voit bien, ci-dessous, sur la capture d’écran de mon iPhone XR le double réseau Salt/Swisscom.

Les collègues frontaliers peuvent avoir leur numéro français et un PrePay suisse. Très utile par exemple pour l’identification NEO/PAREO par SMS.

On sent pour le moment que cette technologie est encore nouvelle. Ses fonctions sont pour le moment très basique. Il n’est, par exemple, pas possible de choisir la sonnerie en fonction du numéro appelé. La pastille qui indique sur quel numéro on est appelé est pour le moment beaucoup trop petite et discrète.

Les eSIM ne sont disponibles en Suisse que dans les magasins physiques. Impossible de les commander par Internet (rien ne s’y oppose, pourtant. On trouve en ligne des packs de data pré-payés pour du roaming dans le monde entier). J’ai dû patienter 45 minutes dans un Swisscom Shop. Mais c’est ensuite l’employé qui s’est chargé de toute la configuration de mon iPhone. La documentation en ligne d’Apple est très compréhensible. Vous pouvez effectuer la configuration vous-même. Enfin, il semblerait que rien ne s’oppose à l’ajout de plusieurs eSIM.

Attention: Salt facture l’eSIM 49 CHF (il n’y a pas de petits profits). Chez Swisscom, il n’y a pas de supplément. C’est 20 CHF, avec un crédit de 20 CHF. Le tarif d’appel n’a pas d’importance. C’est un compte destiné à recevoir des appels, pas à les faire.

Dernière chose: le téléphone Android Google Pixel 2 semble être le seul compatible avec une eSIM hors de l’écosphère Apple.