Dictature numérique: Apple a un droit de vie et de mort sur votre identité numérique et vos données. Méfiez-vous d’iCloud et d’Apple.

L’Apple bashing est un sport à la mode. Ce ne sera pas le cas ici. Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours été un fervent partisan d’Apple, même quand cette dernière était au bord de la faillite. Depuis mon premier Mac (en 1992), je n’en ai jamais revendu un. Je les possède encore tous, et ils sont tous fonctionnels.

Comment appelleriez-vous un gouvernement qui a un droit de vie et de mort sur ses citoyens, qui peut nier jusqu’à leur existence et effacer toute trace d’eux, leur imposer des règles changeantes selon sa guise, refuser le droit de se défendre et d’être entendu, tout en rendant toute procédure absurdement complexe et impossible? Cela s’appelle un dictature. Vous pouvez penser à l’URSS, à Brazil, à Big Brother. Moi, je pense à Apple.

Posons donc le contexte: petite grand-maman active de 77 ans. Possède un MacBook Air, un iPad et un iPhone. Elle n’a jamais possédé d’autre ordinateur que des Mac. Son usage est restreint: comptabilité, correspondance, email, WhatsApp, Facebook, météo et lecture des journaux. Quelques applications plus spécialisées sur son téléphone pour sa connexion e-banking et ses horaires de train. Comme elle l’y a été très fortement incitée par Apple (disons même obligée, sinon pas d’achat d’app, même gratuites possibles), elle a créer un compte iCloud. Elle a choisi une adresse en @iCloud.com. Et comme elle est prudente, l’option « Localiser mon appareil » a été activée sur ses trois machines.

Or, cette grand-maman, qui n’est autre que ma maman, est manifestement un individu dangereux pour Apple. J’ignorais avoir été élevé par Che Guevara… Voici son histoire

Il y a de cela deux mois, du jour au lendemain, une petite pastille rouge a indiqué à ma maman qu’elle devait se reconnecter à son compte iCloud sur tous ses appareils. Elle a donc appelé son technicien informatique habituel (moi). Rien d’inhabituel; cela m’est aussi déjà arrivé. Je tente donc de reconnecter ses appareils à son compte iCloud, mais impossible. Je demande alors à changer son mot de passe. Et là, surprise, un message m’indique que ce compte iCloud a été désactivé. Il arrive qu’Apple désactive un compte iCloud, en cas de suspicion de piratage. Le message est alors « ce compte iCloud a été désactivé pour des raisons de sécurité ». La procédure est alors toute simple. Mais là, impossible de réactiver le compte iCloud.

Comme ma maman n’a jamais acheté d’app payante, je pourrais partir du principe de créer un nouveau compte iCloud, et de remplacer l’ancien sur les appareils. Mais c’est sans compter le petit côté pervers de la fonction « Localiser mon appareil », qui interdit de supprimer un compte iCloud.

Je fais des recherches sur Internet, et ne trouve aucune référence à ce problème. Je décide donc de contacter le support technique d’Apple, d’abord par le chat, puis par téléphone; de nombreuses fois. A chaque fois, les techniciens suivaient la procédure, et me faisaient parvenir une page qui devait me permettre de réactiver le compte. Or, à chaque fois, je recevais les conditions générales d’iCloud. A chaque fois, les techniciens finissaient par me dire qu’ils ne pouvaient rien faire de plus pour moi, jusqu’à ce que je tombe sur une technicienne plus coriace (merci Patricia Sofia) et qui décide d’enquêter. Après plusieurs jours, elle me téléphone. Elle est remontée dans les différents niveaux de l’Apple Support, et ce qui en ressort est hallucinant:

Apple a désactivé le compte iCloud pour « violation des conditions générales d’iCloud », sans aucun avertissement. Il n’est pas possible de le réactiver. Il n’est pas possible non plus d’obtenir l’information sur la raison de la désactivation: quelle condition a été violée. Ni le client, ni le support technique n’ont accès à ces informations. Et il n’y a personne que l’on puisse contacter pour obtenir une explication, se défendre ou demander une réactivation du compte. N’oublions pas qu’il s’agit du compte d’une petite grand-maman, qui n’a pas un usage particulier de son matériel.

Il faut savoir qu’iCloud est au centre de l’écosystème d’Apple. Qu’est-ce que cela signifie, la désactivation d’un compte iCloud?

  • La perte de son identité numérique, à commencer par son adresse email.
  • La suppression des accès aux sauvegardes iCloud et à ses données personnelles, sans que l’on puisse savoir ce qu’Apple en fera ensuite.
  • La perte de tous ses achats sur les différents store d’Apple (heureusement, inexistants pour ma maman).
  • La perte de propriété de ses appareils, puisque Apple empêche de supprimer un compte iCloud qui les verrouille, empêchant une revente, un ajout d’app…
  • Sur le Mac, des fenêtres surgissantes constantes demandant la connexion (impossible) à un compte iCloud, perturbant toute activité dessus.

Tout ceci sans avertissement et sans recours possible. Apple agit en dictateur absolu vis-à-vis de ses clients. C’est un droit de vie et de mort sur leur identité numérique, mais aussi leur matériel physique!

Seule solution qu’on me propose: retrouver les tickets d’achat des appareils (certains ont plus de 7 ans et ont été achetés d’occasion) et tenter de demander à Apple de désactiver la fonction « Localiser » des appareils. Sans garantie de résultat. Après des semaines de démêlés sans succès avec l’Apple Support, je ne voulais pas recommencer à me battre. J’ai donc décidé de passer en force. Et si Apple vante la sécurité qu’apporte iCloud, on le voit ici, c’est tout le contraire; mais surtout, ce n’est que de la façade. Voici comment j’ai procédé:

  1. A l’aide du logiciel iMazing, j’ai récupéré les données de l’iPhone et de l’iPad. En particulier, j’ai exporté les contacts sous forme d’une vCard. Les photos ont été copiées sur le Mac.
  2. J’ai ensuite utilisé le logiciel AnyUnlock pour faire sauter le compte iCloud de l’iPhone et de l’iPad, censé pourtant être inviolable. Cela a impliqué d’effacer et restaurer les appareils. Ce logiciel permet aussi de contourner le verrouillage d’un appareil.
  3. J’ai ensuite reconfiguré et réinjecté les données dans les appareils, avec un nouveau compte iCloud (mais sans activer la localisation, cette fois!).
  4. Pour le Mac, c’était encore plus simple: comme il n’a pas de puce T1 ou T2, j’ai cherché où l’information « Localiser mon appareil » était stockée. Or, elle se trouve dans la NVRAM, selon un article de MacGénération. Je l’ai donc effacée, et cela a désactivé la fonction. J’ai pu supprimer tout simplement le compte iCloud et en réinstaller un. Cela n’aurait pas été aussi facile sur un Mac avec une puce T1 et T2.

Conclusions:

Méfiez-vous d’Apple et d’iCloud. Vous n’avez aucun droit, ni aucun recours possible. Vous pouvez d’un coup, sans raison, perdre l’accès à votre identité numérique, vos données et la propriété de vos appareils. Vous ne pourrez pas obtenir de raisons, ni plaider votre cause.

Apple vante iCloud comme une solution sécurisée. Comme on le voit, un voleur peut contourner vos protections pour effacer vos appareils avant de les revendre. Il n’est même pas nécessaire d’avoir des compétences informatiques pour cela. Sans compter le vol de votre identité numérique et de vos données par Apple elle-même.


On n’est plus dans le pétrin

Le pétrin, dans ma cuisine, est un élément central. J’avais de nombreux robots ménagers. Il ne me reste qu’un pétrin, un Bamix et un blender.

Chez nous, il y a peu de nourriture industrielle, et la pâtisserie est un plaisir partagé entre ma femme et ma fille. Le pétrin est donc l’appareil le plus sollicité avec le Bamix (on aime les soupes). A l’époque, je profitais des soldes, et j’achetais de l’électroménager bon marché. J’ai ainsi acheté un pétrin Krups (en réalité, le groupe SEB) il y a bien des années. Un appareil, qui malgré une grosse quantité de plastique, a tenu bien des années… sauf les batteurs. Très vite, le batteur à pâte souple a vu sa peinture d’écailler, celle-ci se retrouvant dans les pâtes. Le batteurs à mousse se désagrégeait en plein usage. Il restait le pétrin, qui lui tenait. Mais il a fallu commencer à séparer la peinture de la mie lors des derniers pains. L’appareil fonctionne parfaitement, mais il est très difficile de trouver des batteurs de remplacement à prix corrects; batteurs qui auront le même problème.

C’est très frustrant. N’en pouvant plus de bouffer de la peinture, alors qu’on essaie de manger relativement sainement, ma femme et moi avons décidé de le remplacer, et de partir sur une valeur sûre… tellement sûre que sa valeur financière est très élevée: un pétrin Kitchenaid.

Pourquoi ce choix? Premièrement, parce que ma belle-soeur en a acheté un, et elle a un instinct inné pour tout ce qui est de qualité.

En réalité, il y a plus que cela. Cet appareil est fabriqué aux USA. Je ne me fais pas d’illusion; une partie des composants doit provenir de Chine, mais un effort est fait pour, depuis la fin des années 40, continuer de produire l’ensemble des pétrins à Greenville, en Ohio. Et ça, je trouve vraiment cool. La marque a été rachetée par Whirlpool, mais la production reste en Ohio.

Un second point: ce pétrin est de l’anti-obsolescence programmée. Pour preuve: il y en a peu d’occasion à vendre, et ils sont souvent à un prix très proche du neuf. Mon premier réflexe a été de chercher une occasion dans un rayon autour de moi. Il n’y en avait que deux, au même prix que le neuf, Black Friday oblige. Explorons un peu plus loin ce sujet:

  • Le design date des années 30, et n’a que peu évolué depuis. Tous les accessoires compatibles « modèle K » depuis les années 30 sont toujours compatibles avec le modèle 2022. On a donc plus de 80 ans de rétro-compatibilité!
  • La carcasse du pétrin est fabriquée en fonte d’aluminium, très épaisse C’est du lourd, du solide, de l’increvable.
  • On trouve des pièces de rechange facilement.
  • Regardez la photo au-dessus de ce texte: au-dessus du sélectionneur de vitesse, il y a une espèce de vis noire. On la retrouve de l’autre côté. Il s’agit de la vis qui permet de changer les charbons, qui font le contact électrique. On pourrait utiliser un moteur sans charbon, appelé brushless. S’il est plus performant, il nécessite une électronique avec microcontrôleur plus pointue pour le gérer. Le moteur avec charbon (brushed), lui, est bien plus simple à concevoir et on n’a pas besoin d’un microcontrôleur pour le commander. Dans notre cas, où on n’a pas besoin d’un performance extrême, ce choix de la simplicité implique une longévité accrue. Le fait que les charbons soient accessibles facilement et changés en moins de 5 minutes (pour quelques francs), rend cet appareils résolument durable.
  • Mon précédent pétrin, qui peinait parfois, avait une puissance de 900W. Le Kitchenaid a une puissance de 300W. Vu la courte durée d’utilisation, ce n’est pas cela qui fera changer ma facture d’électricité. Mais cela m’interpelle: un moteur d’ancienne génération, 3 fois moins puissant, est, selon ce que je vois, aussi efficace, et sans doute plus qu’un moteur de 900W. Le secret réside sans doute dans la transmission directe. Un jeu d’engrenages, et c’est joué. On ne perd pas de la puissance avec des systèmes à courroie.
  • Mon robot Krups/SEB est sensé pouvoir recevoir des accessoires, que je n’ai jamais pu trouver dans le commerce. Par contre, le Kitchenaid semble faire son beurre avec une multitudes d’accessoires, compatibles avec son connecteur de nez (je le rappelle, similaire aux modèles des années 30).

J’aimerais pouvoir, dans 10 ans, 20 ans, 30 ans,… refaire un article sur mon pétrin Kitchenaid, ce que je ferai s’il sera toujours en fonction. D’ici-là, je vous publierai régulièrement des comptes-rendus.

Note: cet article n’est pas sponsorisé. Les appareils nommés ont été achetés entièrement avec mon argent, sans aucun lien commercial ou moral avec les marques mentionnées. Je ne touche aucune rétribution de mes activités sur mitic.education. Il y a bien un Patreon, mais personne n’a jugé bon de financer mitic.education.


[Astuce] Supprimer la publicité des vidéos YouTube

Article 11 de la Loi sur l’Enseignement Obligatoire du canton de Vaud:

Toute forme de propagande politique, religieuse et commerciale est interdite auprès des élèves.

Vu la très grande quantité de vidéos pédagogiques disponibles sur des plateformes comme YouTube, entourées de grandes quantités de publicités, on imagine bien le dilemme qui s’offre aux enseignants: quand même projeter sa vidéo, au risque d’enfreindre la loi scolaire, où renoncer à toutes ces ressources qui permettent souvent d’illustrer un moment clé de notre cours? Sans compter la publicité personnalisée ou gênante. Or, beaucoup d’enseignants vaudois utilisent leur matériel privé pour faire cours…

Un exemple sur un ordinateur scolaire (donc sans doute partagé par plusieurs utilisateurs)

Et on ne parle même pas des vidéos recommandées…

Heureusement, il existe des alternatives, gratuites qui plus est. Voici mes deux solutions préférées:

1. Télécharger la vidéo.

Avantages:

  • Supprime toute publicité.
  • Permet de conserver et avoir toujours à disposition une ressource pédagogique intéressante.
  • Permet de réaliser un court montage de plusieurs extraits de vidéos pertinentes.
  • Permet une intégration dans un Keynote ou un Powerpoint.
  • Fonctionne même en cas de panne de réseau, ou de vitesse arthritique.

Désavantages:

  • Il faut anticiper et télécharger sa vidéo à l’avance. Impossible de réagir à chaud.
  • Nécessite de pouvoir stocker les vidéos localement (saturation).

Comment faire?

Il existe de nombreux logiciels pour cela. Le meilleur à mon avis, gratuit et régulièrement mis à jour, est ClipGrap (Mac, Win, Linux). L’URL de la vidéo en mémoire y est automatiquement collée. On peut chercher aussi via le moteur de recherche intégrée. On choisit ensuite sa résolution, son format (en mp3, on ne télécharge que le son!), et c’est tout!

ClipGrab fonctionne avec YouTube, DailyMotion, Vimeo et de nombreux autres sites. Pour télécharger une vidéo Facebook, par exemple, il faut cliquer sur la flèche « partager » au-dessous de la vidéo et copier le lien. Cela ne fonctionne donc qu’avec les vidéos que l’on peut partager.

2. Utiliser un site qui désactive les publicités

Avantages:

  • Permet de visionner une vidéo, même au dernier moment.
  • Simplicité d’utilisation, rapidité.
  • Utilisation en ligne.

Désavantages:

  • Nécessite une bonne connexion Internet.
  • Pas toujours évident à mettre en place devant des élèves, en recopie d’écran.

Comment faire?

Il existe de nombreux sites qui permettent de désactiver la publicité. A mon avis, le meilleur est https://ladigitale.dev/digiplay. Il est intégré à la géniale suite d’outils numériques pédagogiques La Digitale, open sources et développée par Emmanuel Zimmert. Dernier avantage: l’hébergement est en Suisse et répond à tous nos besoins en matière de protection des données.

Digiplay est simple à utiliser et offre de nombreuses fonctions. Pour commencer, il suffit de coller l’URL de la vidéo que l’on veut regarder:

On va ensuite donner un titre, une éventuelle description, et on peut même ne sélectionner qu’un extrait de la vidéo en indiquant les timecodes de début et de fin.

Une fois généré, vous avez accès au lien de partage de la vidéo (idéal pour la transmettre aux élèves, aux collègues…), et aux diverses fonctions.

Le lien de partage offre la génération d’un QR-Code et même une fonction d’intégration, pour un site web ou un blog scolaire (comme un blog WordPress). Ainsi, vous pouvez mettre à disposition la vidéo sans la publicité.

Conclusion:

La publicité n’est pas une fatalité. Nous avons des moyens pour offrir à nos élèves un lieu qui les en protège. Cela permet aussi d’aborder ce sujet avec eux, de susciter le débat et d’échanger sur leur rapport à la publicité et les risques des publicités ciblées.

P.S.

ClipGrab et La Digitale fonctionnent grâce à vos dons. Ne les oubliez pas 😉!


[Cahier de labo] Test de gravure cylindrique: résultats


[Cahier de labo] Gravure rotative à la découpeuse laser

Ceci est un article de prise de notes pour mes expériences. Un article complet suivra.

Utilisation roller

Référence roller: https://ortur.net/products/ortur-yrr2-0

Modification du câblage selon le schéma: A1-B1-A2-B2

Croisement rouge-vert. Câble 6 ports – 4 ports. Contrôler pourquoi le câble original ne fonctionne pas.

Référence câble (50cm): https://www.aliexpress.com/item/32888208445.html?spm=a2g0o.order_list.0.0.712c1802TsgPYx

Installation roller sur lift

Référence lift: https://www.aliexpress.com/item/1005003793187476.html?spm=a2g0o.order_list.0.0.712c1802TsgPYx

Utilisation de Lightburn

Tuto de référence: https://www.hagensieker.com/wordpress/2021/01/27/ortur-yrr-rotary-roller-set-up/

Backup PDF:

Fonctionnement

A ne faire qu’une fois: LightBurn/preferences: activer show rotary Enable on main windows

  1. se connecter avec l’axe Y normal. Faire un homing.
  2. Déconnecter l’axe Y et connecter le roller.
  3. Configurer le roller:

Configurer selon:

⚠️ « mm per rotation »: à tester, mesurer, calibrer et contrôler avec des objets de différents diamètres.

4. Dans Edit/Machine Settings: désactiver les options suivantes:

5. Activer le roller:

Commande de réinitialisation des ports USB:

sudo launchctl stop com.apple.usbd; sudo launchctl start com.apple.usbd


Marquer (graver) de l’acier inox avec une découpeuse laser CO2

Note: ce qui suit a été réalisé avec une découpeuse laser CO2 50W. La procédure est la même pour les lasers à diode (à partir de 15W).

Une découpeuse laser, on l’a vu dans les précédents articles, permet de découper. On a aussi vu que cela permet de graver/marquer des matériaux tendres. Mais qu’en est-il du métal, en particulier de l’acier inox?

Avec une découpeuse laser, hors découpe, il y a 3 moyens de faire une marque sur du métal:

Source: Trotec

La gravure est illusoire sur les découpeuses laser CO2. Il faudrait une découpeuse laser à fibre; même si sous certaines conditions, certaines découpeuses laser CO2 peuvent découper du métal (tête spéciale, forte puissance et apport d’oxygène).

Il nous reste donc le recuit et le retrait de revêtement. Le plus simple étant le retrait de revêtement. C’est ce qu’on trouve typiquement pour le marquage de plaques d’aluminium.

Gravure sur aluminium anodisé

Il s’agit simplement d’évaporer la couche de peinture superficielle sur le matériau. Seulement, cette couche de peinture s’enlève par frottement et sur la durée, le résultat est décevant.

Maintenant, qu’en est-il lorsqu’il n’y a pas cette couche de peinture? Prenons l’exemple de l’acier inoxydable. Dans ce cas, on ne peut pas partir sur une gravure avec un laser CO2. Il va falloir faire du recuit. L’idée n’est donc pas de graver le métal, mais de le recuire, c’est-à-dire de réchauffer suffisamment la surface de métal pour qu’elle fonde et s’oxyde superficiellement. Lorsque la surface refroidit, elle a changé de couleur, étant oxydée, sans aucune perte du matériau. Le processus est décrit en détail ici: https://www.laserax.com/fr/blog/graveur-laser-sur-acier-inoxydable. Autre avantage: cela n’altère pas la propriété inoxydable de l’acier.

Il y a un problème, néanmoins: l’acier inox est réfléchissant. Il renvoie donc le rayon laser, et ne peut donc pas chauffer suffisamment pour générer le processus de recuit. Il faut donc réaliser un coating sur le métal. Je pense que la meilleure traduction est enrobage. On le fait à l’aide d’un produit qui supprime le côté réfléchissant du métal et qui permet d’accumuler la chaleur du laser aux endroits voulus. Il existe des sprays spécialement conçus pour cela, mais qui coûtent une véritable fortune.

On trouve ainsi différentes marques de sprays ou peintures pour marquer le métal (le terme anglais est etching), comme Enduramark ou CerMark, tous à des prix exorbitants.

Certains utilisent alors de ma moutarde pour enrober les pièces à marquer! Et cela semble fonctionner très correctement. D’autres produits, comme certains lubrifiants semblent aussi fonctionner. Pour ma part, j’ai testé d’enduction de la partir à marquer avec un stylo permanent large et noir de marque Edding, très courant en Suisse. Le résultat est à la hauteur:

Marquage sur inox

Sur la photo ci-dessus, on voit, à droite du « C », le premier essai, sans utiliser le stylo noir: très léger et ténu.

Voici un essai avec un de mes vieux couteaux Victorinox:

Passage au stylo permanent noir
Mise en place dans la découpeuse
Marquage avec le laser
Résultat avant nettoyage à l’alcool à brûler
Résultat final


Ressusciter une découpeuse laser 40k chinoise – Episode 7: Sécuriser l’ouverture de la porte

Je continue avec mes modifications de la découpeuse laser chinoise 4040 que je suis en train de remettre en état et d’améliorer. Comme je l’ai démontré dans cet article, les normes de sécurité entre la Chine et la Suisse ne sont pas du tout les mêmes: les éléments de sécurité élémentaires ne sont pas du tout présents. Telle que livrée, la découpeuse laser est dangereuse à l’utilisation. Le fait, en particulier, qu’il n’y ait pas de système de coupure du laser lors de l’ouverture de la porte rend l’usage de la découpeuse particulièrement dangereux. Dans cet état, le laser doit être considéré comme de classe 4, soit l’une des classes les plus dangereuses. J’aimerais pouvoir abaisser la norme à la classe 1, c’est-à-dire un laser sans danger pour la peau ou les yeux.

Le contrôleur MG3 de chez Awesome.tech, qui équipe avantageusement maintenant ma découpeuse laser permet de gérer un capteur d’ouverture. Par défaut, il faut que le connecteur soit mis à la terre pour que le laser fonctionne (contacteur normalement fermé – NC). Le problème est que Lightburn, mon logiciel de gestion de découpe laser, ne permet pas de faire un « résume » logiciel. C’est-à-dire qu’une fois la porte ouverte, le logiciel ne peut plus envoyer d’ordres ensuite, même si la porte est fermée. C’est particulièrement problématique, puisque cela bloque la découpeuse lors du chargement des matériaux… Cette limitation semble venir du MG3. Il y a heureusement un autre connecteur, pour réaliser un « résume » manuel. L’ordre du « resume » est donné lorsque le connecteur est mis à la terre.

Brochage du MG3

J’ai donc commandé chez CloudRay un switch avec une double position: normalement fermé et normalement ouvert (NC/NO).

Le brochage est donc le suivant:

Lorsque la porte s’ouvre, cela coupe la connexion à la terre de la PIN1 du connecteur J2 et stoppe les moteurs et le laser.

Lorsque la porte se ferme, cela met à terre la PIN3 du connecteur J1 et donc permet de reprendre le travail. Si la porte est ouverte durant une découpe, lors de la fermeture, le travail reprend exactement à l’endroit d’arrêt.

Au final, cela donne ceci:

Connecteur en place avec sa nappe de fil.
Connexion sur le microcontrôleur MG3.

Quelques remarques:

  • J’ai choisi de sertir les câbles dans des broches 4 pins et d’y ajouter le PIN1 du connecteur J1 qui est la commande du PWM et qui est dirigé sur l’alimentation électrique.
  • J’avais le choix de prendre le GND sur le connecteur J1 ou J2. J’ai pris sur le J1.

Conclusion:

L’ajout de la sécurité d’ouverture, ainsi que l’accès au tube laser CO2 que je peux verrouiller avec une clé, auquel s’ajoute une excellente paire de lunettes de protection de chez CloudRay, me permet maintenant de laisser ma femme et mes enfants utiliser la découpeuse. Après une solide formation, naturellement! La machine est maintenant suffisamment sûre, avec de plus un extincteur à portée de main.


Découpeuse laser: pourquoi mes fichiers ne sont pas à la bonne taille?

Pour réaliser une découpe laser, on part en général d’un fichier vectoriel; en SVG la plupart du temps. Seulement, une fois importé, et ce dans la plupart des logiciels de gestion de découpeuse laser, on se rend compte que les dimensions ont été la plupart du temps réduites. Pourquoi? Et bien cela tient à la résolution du fichier, différente selon le logiciel utilisé pour le créé. Par exemple, Inkscape créé normalement des fichiers SVG à 96 DPI, alors qu’illustrator le créé à 72 DPI. Il y a un rapport de 1.333… entre les deux. Concrètement, voilà ce que cela donne:

Le fichier bleu est l’original à 72 DPI, et est donc trop petit par rapport à la taille réelle de ce qui doit être découpé, qui est en 96 DPI. Du reste, si on ouvre le fichier SVG dans un éditeur de texte (car il s’agit bien de suite de coordonnées), on se rend compte qu’il a été créé par Illustrator. Ce dernier est alors en 72 DPI.

Que faire, donc?

Premièrement, lorsqu’on ignore la provenance du fichier SVG qu’on va découper, il faut toujours contrôler sa taille dans le logiciel de découpe.

Deuxièmement, par défaut, la plupart des logiciels de découpe sont paramétrés en 96 DPI. En cas d’importation d’un fichier à 72 DPI, il faut lui faire une modification d’échelle de 133% (96/72=1.3333…). Si la fonction échelle en % n’existe pas, il faut multiplier la largeur et la hauteur par 1.333

Si on sait qu’on va majoritairement travailler avec des fichiers SVG d’une résolution de 72 DPI (c’est mon cas, puisque j’utilise Illustrator et Affinity Designer), on peut, dans certains logiciels, paramétrer la résolution par défaut.

Dans Lightburn, cela se passe ici:

Préférences/File Settings

On peut alors choisir sa résolution par défaut. Mais dès qu’il s’agira de découper un fichier d’une provenance inconnue, il faudra toujours continuer à contrôler la taille.

En cas de doute, il suffit en général d’ouvrir le fichier SVG dans un éditeur de texte pour, sur les premières lignes, trouver avec quel logiciel il a été généré.

La solution ultime consiste, une fois le fichier SVG ouvert dans un éditeur de texte, à supprimer les arguments width et height (soit ce qui est encadré dans l’exemple ci-dessous). Le fichier s’affichera alors normalement est toujours à la bonne taille, quel que soit le réglage de résolution par défaut du logiciel.

 


J’ai remplacé le contrôleur de ma découpeuse laser, ET ÇA CHANGE TOUT! Ressusciter une découpeuse laser 40k chinoise – Episode 6

Suite de la série de remise en fonction d’une découpeuse laser chinoise 4040.

Dans mon précédent article, je vous avais parlé de mon projet de remplacer le contrôleur M2 Nano de ma découpeuse laser chinoise 4040 par un contrôleur Mini Gerbil V3 de chez Awesome.tech. J’ai très rapidement reçu mon nouveau contrôleur. Et il n’y a pas à dire: ça inspire confiance.

Voilà la découpeuse avant:

Contrôleur M2 Nano

Et voici le nouveau contrôleur installé:

Contrôleur Mini Gerbil V3

On nous promet une installation en 5 minutes. J’en ai pris 20, pour faire quelque chose de propre et surtout tout vérifier deux fois. Et ça fonctionne!

Quels avantages?

Premièrement, il faut savoir qu’avec le contrôleur M2 Nano, la puissance du laser ne se règle qu’en faisant manuellement varier le courant. Il n’est dès lors pas possible de faire varier la puissance durant un travail de coupe ou de gravure. Le Mini Gerbil, lui, gère le PWM (Pulse Width Modulation). Il s’agit de faire clignoter à haute fréquence le laser, afin de réduire la quantité de photos émis dans un temps donné. Cela apporte une plus grande souplesse et cela décuple les possibilités de la découpeuse laser.

Deuxièmement, et c’est sans doute le point le plus intéressant, le Mini Gerbil est utilisable avec l’excellent logiciel Lightburn. Cela me permet de troquer des logiciels bricolés, souvent avec talent, mais en bêta, instables, n’offrant que certaines fonctions, contre un logiciel professionnel, stable et complet. Surtout, outre le PWM, il offre une configuration fine et une gestion d’une bibliothèque de matériaux. Les premiers tests effectués sont plus que concluants.

Il va falloir maintenant étalonner la machine, alimenter la bibliothèque de matériaux, effectuer des tests… et l’utiliser!


Ressusciter une découpeuse laser 40k chinoise – Et maintenant?

J’ai maintenant une découpeuse laser fonctionnelle. Le titre est trompeur, puisqu’il ne s’agit pas d’une découpeuse 40k, mais d’une 4040 (= 40cm x 40cm de surface de découpe). On l’a vu dans les articles précédent, elle est équipée du frustre contrôleur Nano M2. Si je peux régler la puissance de découpe à l’aide des boutons sur la machine, il est impossible de la faire varier avec le logiciel, pour avoir différents niveaux de puissance lors d’une coupe. La différence se fait en ce moment en variant la vitesse de déplacement de la tête. C’est utilisable, mais pas pratique pour un usage correct de la découpeuse. Par ailleurs, le contrôleur Nano M2 n’est pas utilisable avec le logiciel Lightburn, à mon sens l’un des meilleurs sur le marché.

La solution consiste à remplacer le contrôleur par un qui soit compatible Lightburn, et PWM. Cette dernière fonction est le Pulse Width Modulation. Il s’agit de faire clignoter à grande fréquence le laser, plutôt que d’émettre une lumière continue. C’est la même technique utilisée pour faire varier l’intensité lumineuse des Leds. Ce faisant on peut faire varier la puissance de découpe.

Plusieurs solutions s’offrent à nous, puisque des makers ont créé des contrôleurs compatibles 40k, mais plus puissants. C’est le cas de Cohesion3D.

Cohesion3D LaserBoard

Le contrôleur a des caractéristiques très intéressantes, mais son prix de 230$, hors frais de port, est trop onéreux, à mon sens, par rapport à la qualité de la machine.

Je me suis tourné alors vers une autre petite société de makers, comme je les aime: AwesomeTech. Ils ont développé un contrôleur compatible Lightburn, qui s’installe en 5 minutes à la place du Nano M2 et qui a acquis une solide réputation dans le milieu Maker: le Mini Gerbil. Aujourd’hui, ils en sont à la version 3 du Mini Gerbil, vendu 150$, frais de port compris pour la Suisse.

Mini Gerbil V3

Il permet d’ajouter un micro-switch de sécurité pour couper le faisceau laser en cas d’ouverture de la porte. Contrairement à la Cohesion3D, ce contrôleur ne supporte pas l’axe Z, ni la rotation pour la gravure d’objets cylindriques. Mais ce ne sont pas des fonctions que je recherche absolument. Surtout, j’aime l’esprit Maker qui anime Awesome.tech. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise des personnes qui s’amusent à créer leur propre accélérateur de particules personnel! C’est cette implication dans l’éducation technologique (STEM) que j’ai envie de soutenir. La Mini Gerbil V3 est donc commandée. Stay tuned!


Ressusciter une découpeuse laser 40k chinoise – Episode 5

A propos de la sécurité

On ne va pas se mentir: la Chine a des normes de sécurité bien en-deça des nôtres… et je le constate en découvrant la découpeuse laser.

Sécurité électrique

Commençons pas les normes électriques. Il y a un danger certain à utiliser une machine qui génère de la haute-tension pour alimenter le tube laser (on parle ici de 15’000 volts!)… et qui a une carcasse entièrement métallique! A l’arrière de la machine, il y a un connecteur pour la mise à terre…

Seulement, la mise à terre se fait normalement par prise électrique (phase, neutre, terre). Je suis donc allé regarder dans ma machine, car parfois, ce n’est pas le cas:

Outre la saleté (d’origine…), on voit que la terre de la prise est reliée avec le câble jaune à la carcasse. J’ai donc supprimé le connecteur fragile, poncé pour mettre le métal à nu et fixé le tout avec vis et écrou inox.

Avec un multimètre, j’ai vérifié que j’avais une résistance quasi-nulle entre ma terre et plusieurs points de la carcasse de la découpeuse. Mais à quoi donc sert ce connecteur? Il semblerait que dans de nombreuses régions (et dans certains vieux bâtiments chez nous aussi), il n’y ait pas de terre, mais que la phase et le neutre, dans les installations électriques des bâtiments. Ce connecteur sert alors à faire une terre.

Sécurité optique

La particularité du laser au CO2 est que son rayon est invisible. Et si vous voulez voir les dégâts occasionnés par un tel laser sur un oeil, je vous laisse regarder cette vidéo très instructive:

Les lasers au CO2 sont des lasers de classe 4, soit les plus puissants. La SUVA a édité une brochure d’information pour l’utilisation de toutes les classes de laser. Il y est spécifié ceci:

Les lasers des classes 3B et 4 doivent être entièrement protégés par un blindage et une enceinte pour garantir qu’aucun rayonnement ne s’échappe vers l’extérieur. Dans ce cas, le laser équipé d’une enceinte fermée correspond à la classe 1. Tous les écrans de protection (blindage) importants pour la sécurité doivent être surveillés par des interrupteurs de sécurité et ne doivent pouvoir être enlevés qu’à l’aide d’outils.

Prenons le premier point: l’enceinte. Si on regarde la photo ci-dessous, on pourrait penser que tout est en ordre.

Il n’en est rien, car il y a les ouïes de ventilation sur le devant, qui ne sont pas protégées par un écran en polycarbonate.

Deuxième point. Regardez bien cette vidéo:

Source

Les découpeuses fonctionnent avec la porte ouverte. Il n’y a pas d’interrupteur de sécurité pour l’ouverture de la porte; ni au niveau du lit de découpe, ni au niveau du tube laser! Naturellement, aucune paire de lunettes de protection n’est fournie. Autant dire que je ne laisserai jamais mes enfants utiliser cette machine en l’état sans surveillance. Et on oublie complètement pour un usage scolaire! A l’école, nous avons une découpeuse laser de marque Bodor, aussi de fabrication chinoise. Le prix n’est pas le même, mais le niveau de finition et de sécurité, à tout point de vue, non plus! Au moins, sur ma découpeuse, il y a un bouton coup-de-poing d’arrêt d’urgence… mais j’avoue ne pas encore l’avoir testé! Je vais donc préventivement commander deux ou trois paires de lunettes de sécurité.

Pour résumer cette petite partie sur la sécurité, je vous invite à regarde cette vidéo, qui résume bien ce dont je viens de parler:

Ajoutons au risque direct du laser l’ensemble des risques suivants:

Source: SUVA

Nous pouvons donc commander en Chine librement et sans aucune compétence en la matière des appareils qui demandent des connaissances pointues pour son utilisation, sans compter celles nécessaires pour un usage en sécurité. Ces machines ne sont très clairement pas aux normes européennes et son la plupart du temps livrées sans mode d’emploi. Heureusement, leur déploiement en mains néophytes est freiné par leur prix… mais on commence à voir pulluler sur les sites de vente chinois des « découpeuses » laser (en réalité des graveuses) basées sur des diodes de fortes puissances. Ces machines n’ont pas de protection et sont potentiellement mises entre toutes les mains.

A minima, avant d’opérer sur une découpeuse laser, il faudrait impérativement suivre une formation dans un FabLab. Là, les risques et les mesures de sécurité sont en général très clairement expliqués… en prenant en compte que les FabLab suisses sont souvent équipés de découpeuses laser Trotec, d’origine européenne, avec absolument tous les systèmes de sécurité nécessaires.

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Ressusciter une découpeuse laser 40k chinoise – Episode 4

Evacuation des fumées

Après les premiers essais de la découpeuse, un problème allait se faire sentir. Au sens propre du terme: la fumée de la découpe envahit mon garage. Problème: s’il y a bien un grand ventilateur extracteur d’air de 15 cm de diamètre à l’arrière de la machine, il n’y a rien pour y fixer une cheminée. Dans ce cas, la solution passe par l’impression 3D. Le modèle a été conçu sur Fusion 360 et imprimé en PETG sur ma Prusa Mk3.

Le résultat est parfait. Le ventilateur est suffisamment puissant pour pousser les fumées hors de mon garage.

Fichiers STL et Fusion 360 à télécharger: Chinese laser cutter 4040 fumes exhaust