Test de la souris Logitech G Pro wireless 8 décembre 2018 20 janvier 2019 Frédéric Genevey

Disons-le clairement: je ne suis pas un gamer. Mes seuls exploits sont sur SimCity, Civilisation et Minecraft. Même un FlappyBird demande trop de réflexes pour moi.

Alors qui suis-je pour parler de « la meilleure souris pour gamer au monde » (dixit un ami qui en connaît un peu plus qu’un rayon en la matière)? Parce que la souris, depuis le temps que je traine dans l’environnement Mac, ça me connaît aussi et qu’elles et moi, ce sont des milliers de kilomètres que nous avons parcouru ensemble sur un coin de bureau. Des souris, j’en ai eu de celle du Mac Plus à la Logitech G Pro Wireless, en passant par les horribles « pucks » et souris sans fil d’Apple.

Qu’un designer fou ait eu l’idée de pondre une telle horreur ergonomique ne m’étonne pas. Que des ingénieurs aient accepté de la concevoir et de la construire me fait douter de l’Humanité…

Revenons à cette souris Logitech G Pro Wireless. Si elle est capable de combler le plus aguerri des gamers, elle aura peut-être quelques atouts à faire valoir pour une utilisation professionnelle intensive. Parce que j’avoue, à force de voir succéder les souris Apple avec des capteurs d’une qualité plus que piètre, je suis devenu un adepte du trackpad. C’est donc sur ce tableau d’un usage professionnel que ce test est rédigé.

Au départ était le fil

Soyons clair: il s’agit d’une souris sans fil avec fil. Logitech fourni un câble micro-USB spécial qui transforme la souris sans fil en souris avec fil, tout en la rechargeant. C’est à dire que le fil permet non-seulement la recharge, mais aussi une utilisation ultra-précise de la souris.

Pour une utilisation sans fil, point de Bluetooth, mais un dongle propriétaire. Là encore, il ne s’agit pas du dongle Logitech Unifying, commun à la plupart des produits de la marque, mais d’un dongle labellisé « PRO » spécifique à la souris. A priori, le Bluetooth et la technologie standard de Logitech ne permettent pas la fiabilité et débits nécessaire pour des joueurs professionnels. Dans les faits, pour mon utilisation, je n’ai remarqué aucune latence et aucune différence avec la souris câblée. C’est du fiable à 100%, contrairement au Bluetooth pour tout ce qui n’est pas du produit estampillé Apple. Par contre, et c’est un grand manque, le dongle fourni l’est au format USB standard. Pas d’USB-C fourni. Pour une souris à 160 CHF, Logitech aurait pu faire un effort et fournir un dongle de chaque. Par contre, la fonction bien vue: la petite trappe aimantée pour ranger le dongle. On sent la réflexion pour une souris qui suit son propriétaire d’un match de e-sport à l’autre. Du coup, on regrette aussi l’absence d’un étui de protection.

Mais où est le pognon?

Si, pour 160 CHF, on a si peu d’accessoires, il est passé où, le pognon? Alors clairement pas dans le style, très classique. Il faut aller chercher ailleurs. A commencer par le capteur Hero 16 k, ultra-précis et performant. Logitech annonce gérer des accélération jusqu’à 40 G et une sensibilité de 16’000 DPI. La sensibilité peut être changé par un bouton situé sous la souris. Le tout se paramètre par un logiciel très complet. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas pu prendre en défaut le capteur. Quelque soit la surface, il reste précis et la souris fonctionne parfaitement. C’est une merveille. On est loin des souris Apple, qui même en 2018 demandent le plus souvent un tapis de souris pour fonctionner correctement. Le pognon a aussi été investi pour une chose à laquelle on s’attend moins, mais qui est en réalité l’une des bonne surprises de la souris: son poids minime: 80 grammes, batterie comprise. Batterie qui peut assurer 60 heures d’autonomie. On a l’habitude de voir des souris de gaming bardés de boutons, avec des poids ajustables. Ici, on est dans une sobriété totale. Deux boutons de clics, une molette cliquable et deux boutons de chaque côté de la souris. Quand on prend en main pour la première fois la souris, on a vraiment l’impression d’un truc cheap, vu son faible poids. Puis on clique. Et là, c’est la révélation. Qu’on clique tout à l’avant ou tout à l’arrière du bouton, c’est précis, incisif, propre. On sent que derrière, il y a de la technologie de qualité. Les déplacements sont fluides et le tout petit poids aidant, sans peine. C’est une souris incroyable pour tous les grands travailleurs devant l’ordinateur, car elle se manipule sans force. Elle ne fatigue pas, et tient parfaitement en main, quelque soit la taille de cette dernière. Mon fils de 7 ans la manipule aussi aisément que moi. Le plastique est vraiment de qualité. Le seul point positif est la molette crantée non débrayable. J’adorais cette fonction sur ma Logitech MX Master 2S. Mais même avec ce petit point noir, je n’utilise plus ma MX Master, pourtant elle aussi très chère. Les problèmes de connexion Bluetooth et son poids de 145 grammes font que je préfère aujourd’hui ma G Pro Wireless. Pour le dessin 3D, elle est géniale, par exemple.

Et le logiciel?

Au niveau du logiciel, Logitech nous gâte: le nombre d’options est impressionnant, avec possibilité d’enregistrer plusieurs profils et de les stocker sur la souris. 

Avec ces profils, on peut enregistrer les réglages pour différents jeux ou logiciels. Pour être clair, un non-gameur va avoir beaucoup trop d’options. Mais pouvoir définir un profil pour le tout-venant, un autre pour un logiciel graphique et ou un deux raccourcis pour un troisième logiciel, c’est vraiment agréable. On pourrait même définir des profils de joueurs différents, quand on se partage la souris en famille, comme c’est mon cas.

Ajoutons le fait que cette souris est parfaitement conçue pour des ambidextres et qu’elle tient parfaitement dans la main et qu’elle est enfin compatible avec le tapis de souris Powerplay qui permet une recharge sans fil par induction.

Au final

C’est cher, très cher. Mais la qualité est au rendez-vous. Technologiquement, cette souris assure; elle a remplacé mes autres souris. Pour des personnes souffrant des poignets, son faible poids est un réel avantage. Ses réglages fins permettent aussi d’éviter de parcourir de longues distances pour traverser l’écran. Enfin, elle s’intègre parfaitement à l’univers Mac.

[EDIT 20 janvier 2019]

Petit ajout à ce test: si vous perdez le dongle USB…. impossible d’en commander un de remplacement. Votre souris à 169 CHF deviens une bête souris à fil. Et n’espérez pas d’aide du support de Logitech…