Anatomie d’un p’tit paquet chinois 4 janvier 2018 4 janvier 2018 Frédéric Genevey

Aliexpress, BangGood, Wish, GearBest…tout à coup, les portes des usines et entrepôts chinois se sont ouvertes à nous toutes grandes, le plus souvent avec des frais de port gratuits. Quand une LED multicolore me coûte 1.65 CHF + 15 CHF de frais de port en Suisse, j’en ai 100, pour 1.33$, frais de port compris, depuis la Chine. On y trouve même des kits d’imprimantes 3D pour à peine plus de 130$, toujours frais de port compris.

Les délais de livraison sont souvent d’un mois. C’est trop court pour un trajet en container par mer. Mais alors par où passent nos commandes? En réalité, sauf quand il faut compléter la capacité, pas par avion; mais par train!

La gare ferroviaire de Lodz, en Pologne, est devenue la plaque tournante du commerce de détail Chine-Europe.

On appelle du reste ces nouvelles liaisons ferroviaires entre la Chine et l’Europe (jusqu’à Madrid et l’Angleterre!) les nouvelles routes de la soie.

Par contre, au niveau logistique, pour pouvoir offrir les frais de port gratuits, c’est toute une affaire. Je vous invite à lire cet excellent article de Pierre Lecourt: DÉLAIS, FRAIS, FONCTIONNEMENT : COMPRENDRE LES LIVRAISONS DEPUIS L’ASIE.

Le besoin d’optimiser au maximum le volume de chargement explique parfois l’état de délabrement extrême des colis que nous recevons de Chine.

Il n’en reste pas moins que cette route est fragile; soumise aux aléas climatiques. Surtout, si elle se développe, c’est aussi parce que l’Union Postale Universelle (UPU) considère la Chine comme un pays en voie de développement. Elle bénéficie ainsi de frais d’envois internationaux bien moindres que les postes européennes. Du reste, le prix payé par la Chine pour les envois ne couvre pas les frais qu’ils occasionnent en Suisse.  Ainsi, les frais de port payés par la Chine vont augmenter de 60% d’ici 2021; un délai qui laisse encore de beaux jours aux petits paquets chinois.