Étiquette : Apple

Le prix des pommes

Mon ami Michel Schweizer, grand amateur de pommes devant l’Eternel, s’est amusé à calculer le prix du Macbook Pro 2018 le plus cher possible, avec toutes les options à disposition. Il arrive à la somme de… 7’416.10 CHF. Pour ma part, je négocierai l’abandon des 10 centimes…

Alors là, à nouveau, j’entends râler dans ma salle des maîtres: « de toute manière, Apple, c’est hors de prix, surfait. Et en plus on doit subir l’obsolescence programme. Et ces ports USB-C, quelle merde« .

Finalement, c’est comme pour les créationnistes et les platistes: je n’argumente même plus. Je n’ai jamais empêché un collègue de s’acheter un 17 » Acer à 599 CHF. Mais qu’il ne vienne pas ensuite pleurer dans mon gilet quand il a un problème.

Au final, je me base sur mon expérience personnelle et 27 ans dans le monde Apple.

Mon premier Mac, un Perfoma 600 CD a été utilisé près de 10 ans (usage familial, études et entreprise de mon papa. Il est à la cave. Toujours fonctionnel. C’était un Mac d’entrée de gamme et il date de 1992. Je pourrais le remettre sur mon bureau, lancer Word 5.1 et écrire une thèse sans aucun problème dessus. D’autant plus qu’il était équipé du Apple Extended Keybord II, le meilleur clavier que j’ai utilisé depuis 30 ans.

 

Mon second Mac a été un portable; un Powerbook 5300 CS. Ecran de 256 couleurs, et déjà un trackpad (à peine plus grand qu’un timbre poste). Je l’avais acheté d’occasion, à moins d’une année, en 1996, sauf erreur, quand j’ai commencé l’université. Je l’ai trimbalé quasi quotidiennement avec moi. J’ai rédigé un grand nombre de rapports, de séminaires et une bonne partie de mon mémoire dessus. Autant dire qu’il a vécu. Il a été régulièrement utilisé pendant 10 ans. Je suis retombé dessus il y a 3 semaines, et je me suis amusé à le redémarrer. Il m’a fallu plusieurs heures pour retrouver mon mot de passe de l’époque; mais ensuite, tout fonctionnait toujours parfaitement.

Pour l’anecdote, c’est l’ordinateur utilisé par Jeff Goldblum pour injecté un virus dans l’infrastructure informatique des aliens, sauvant ainsi l’Humanité dans Independance Day. Sans doute l’ordinateur le plus compatible jamais produit par Apple…

J’ai ensuite eu besoin d’un peu plus de puissance, devant faire tourner Illustrator pour de la cartographie et SPSS6 pour les statistiques. J’ai donc cassé alors ma tirelire et me suis acheté le tout nouveau PowerMac G3 B/W en 1999. A ce jour, ça reste mon Mac préféré. Une très belle bête, magnifiquement conçue. Je l’ai utilisée de manière hyper intensive (avec le Powerbook en parallèle) pendant plus de 7 ans, en tous cas. Je lui ai ajouté des cartes SCSI, un lecteur ZIP et j’ai remplacé le lecteur CD par un graveur DVDEnsuite, il a encore été utilisé plusieurs années comme ordinateur principal de ma maman pour l’administration de l’entreprise familiale. Je l’ai récupéré ensuite et il a fait encore une année ou deux en tant que serveur. Au final, il a dû tourner 14 ou 15 ans. Là, il est toujours parfaitement fonctionnel, mais sert de repose-pieds sous mon bureau.

A cette époque, j’ai rencontré ma femme… et ses Mac SE 30 (1989) et iMac Blue (1999). Eux aussi sont fonctionnels et à la cave!

Après, j’avais moins de moyens financiers… j’ai acquis le premier Mac Mini G4 en 2005. Cette machine a elle aussi fonctionné de nombreuses années; plus de 10 ans, d’abord comme ordinateur principal, puis comme machine de test pour Mac OSX Server, avant les déploiements sur le Xserve de prod. Il a fini sa vie comme serveur météo. Et comme tous mes Mac, je le possède toujours et il est toujours fonctionnel.

En 2009, ma femme et moi, nous nous sommes acheté chacun un Macbook Pro 13 ». Elle l’entrée de gamme, moi déjà une configuration solide.  J’ai utilisé le mien au privé et professionnellement (donc intensivement) pendant 5 ans. Ensuite ma femme l’a récupéré et utilisé le sien pour ses élèves. Autant dire qu’il a subi les pires outrages (rencontre avec tous les types de liquides connus, peinture, plâtre…). Finalement, le disque dur a rendu l’âme. Vu l’état de la machine (bien que toujours fonctionnelle), j’ai décidé de ne pas le réparer. Il est là, dans l’hypothétique attente d’un SSD.

Quand j’ai offert un Macbook Pro Retina à ma femme, j’ai équipé mon vieux Macbook Pro d’un SSD. Il est aujourd’hui utilisé par mes enfants. Quant à moi, je travaille sur un Macbook Pro 15 » haut de gamme, de 5 ans d’âge, en parfait état et qui ne donne aucun signe de faiblesse ou de ralentissement.

A côté de cela, j’ai acquis d’occasion un Mac Mini Intel de 2009, dans lequel j’ai mis un SSD et qui tourne en Mac OS 10.11. Il me sert de serveur météo et Minecraft.

A la cave, j’ai aussi plusieurs Mac 128k, 512k, Plus de 1984, 1985 et 1986. Tous fonctionnels.

Bref. Sur 30 ans, personnellement utilisé intensivement 6 Mac. Tous ont eu un usage (très) actif de plus de 10 ans chacun. Aucun n’est hors d’usage. Tous sont fonctionnels. Mes machines, quand elles arrivent à 10 ans d’âge fonctionnent avec un OS toujours mis à jour et supporté par Apple. Bravo pour l’obsolescence programmée! Je mets au défi de continuer d’utiliser de manière satisfaisante et productive un portable ACER à 599 CHF 10 ans après. J’estime qu’en 27 ans, j’ai dépensé 10’000.- d’achat pour mes ordinateurs Apple (réparations et upgrades compris). Cela me coûte donc 370.- par année, pour souvent avoir du haut de gamme, du matériel de qualité, ergonomique, fiable et léger, pour ce qui est des portables. Et si j’avais décidé de vendre mes anciens Mac, à chaque fois que j’en ai acheté un nouveau, le prix aurait en réalité été bien inférieur. J’ai en effet acheté un nouveau Mac en moyenne tous les 4.5 ans. Mais je n’ai pas revendu les autres (j’en aurai à chaque fois obtenu en tous cas la moitié du prix d’achat). Je les utilisé pour d’autres usages ou mis à disposition de ma maman, ma femme ou ma fille. Dès lors, on peut estimer que mon usage (intensif!) du Mac me coûte en réalité moins de 200 CHF par an.

Oh, j’ai oublié de vous dire: le tout premier modèle d’iPad, sur lequel tellement se sont déchaînés, parce que soit disant pas réparable, et bien, chez moi, il fonctionne toujours!

 


Gérer visuellement l’occupation du disque dur de son Mac

Avec le passage des disques durs aux SSD, on a perdu en capacité de stockage ce qu’on a gagné en vitesse. Alors que j’avais l’habitude de remplir à raz-bord un disque d’1 To, me voici à me contenter d’un 500 Go. Et fichtre! Cela se remplit vite! Reste à savoir comment cela se remplit. Voici l’occupation de mon disque dur:

Cette image, je l’ai obtenue avec l’application gratuite GrandPerspective. Et c’est diablement instructif. Il suffit de se déplacer sur chaque point pour voir apparaître dans la barre d’état, au bas de la fenêtre, de quoi il s’agit. Ici, par exemple, l’énorme carré jaune est ma bibliothèque Aperture, avec toutes mes photos: 102 Go. Rien à modifier ici. Par contre, voilà qui est très intéressant:

NetNewsWire est un lecteur RSS que je n’utilise plus depuis des années. Et son cache, contenant des milliers de petits fichiers est toujours là, pour un total de 13.09 Go de données…

Voilà un logiciel bien mal fichu, qui gaspille de l’espace disque pour rien! Allez hop! Poubelle! Il suffit de cliquer sur Reveal pour afficher l’un de ces petits fichiers dans le Finder, puis de remonter l’arborescence jusqu’au dossier de cache.
Il est aussi possible de modifier les couleurs en fonction du type de fichiers, des dates de créations, du dernier accès… ainsi, cela permet de découvrir des antiquités oubliées, et plus utilisées depuis des milliers de jours, comme ici en vert:

Au final, ce sont plusieurs dizaines de Go d’espace sauvé. Mais il faut être prudent et savoir ce qu’on supprime.


Donner un coup de fouet à d’anciens Mac

Pendant ces vacances, pour ne pas perdre la main, je me suis occupé de quelques vieux Mac de 2009 (deux Macbook Pro et un Mac Mini). Ceux-ci, le plus souvent sous Mac OS 10.7 ou 10.8 devenaient franchement obsolètes et surtout, il y avait de plus en plus d’incompatibilités.

L’upgrade sur un Mac OS 10.11, toujours possible, aurait fortement ralenti ces machines. Une intervention matérielle s’avère donc nécessaire.
Pour commencer, il faut augmenter la RAM au maximum (8Go). Je ne l’ai pas fait pour le Mac Mini, qui reste à ses 4Go. Ensuite, le plus gros gain de performance se fait en remplaçant le vieux disque dur 2.5’’ par un SSD. Tout comme une clé USB, les SSD sont composés de puces de stockage ultrarapide, ce qui implique un gain de vitesse de lecture/écriture très important et une consommation électrique moindre (ce qui est un atout pour les vieilles batteries des Macbook). Enfin, comme il n’y a plus de pièces en mouvement, les SSD ne font pas de bruit et il y a moins de risque de casse à cause de chocs.

Mon choix s’est porté sur deux SSD Samsung de 500 Go et un SSD Crucial de 750 Go pour le Macbook Pro 15’’.

Sur les Macbook, l’opération n’est guère complexe et prend peu de temps:

Sur le Mac Mini, c’est un poil plus complexe; un petit tout par iFixit.com permet de suivre le pas-à-pas et évite de faire des bêtises.

Reste ensuite la réinstallation. Et c’est là que cela devient long… premièrement parce qu’il n’y a pas de ports USB3. Certains modèles avaient besoin d’un Mac OS 10.7 et d’autres d’un 10.8 préalablement installé, avant de faire la mise à jour en 10.11. Comme pour le travail, j’ai régulièrement besoin d’installer des OS, de 10.7 à 10.12, j’ai utilisé une clé USB ultrarapide, que j’ai partitionnée en 12 partitions de 10Go, pour y installer un installeur d’OS par partition, grâce à DiskMaker Xde Guillaume Gete.

J’ai encore de la place pour Mac OS 10.13, 10.14,…

Bref, j’installe Mac OS 10.7, que j’upgrade en 10.8, puis directement en 10.11. Ensuite, j’utilise l’Assistant de migration pour migrer les données de l’ancien disque dur sur le SSD.

La procédure est longue, mais au point. On se retrouve au final avec un Mac suffisamment rapide pour être parfaitement utilisable, en Mac OS 10.11. Le support officiel par Apple de Mac OS 10.9 s’est arrêté en septembre 2016. On peut donc tabler sur le fait que Mac OS 10.11 sera officiellement supporté et mis à jour par Apple jusqu’en 2018 au moins (soit tout de même 3 ans après sa sortie). D’ici là, ces Mac de 2009 auront 9 ans, soit un âge canonique, en particulier pour les portables et pourront prendre une retraite bien méritée.

Et qu’en est-il du coût?

Les disques SSD Samsung de 500 Go coûtent 159.- Le Crucial de 750 Go coûte 199.-. Enfin, le passage de 4 à 8 Go de RAM coûte 63.-. Bref, le coût est limité pour donner un coup de fouet à ces anciennes machines. Et le gain en vitesse est réellement appréciable.

 

 


Quand est-ce qu’on abandonne les Mac dans les écoles vaudoise

Depuis toujours, je suis un fanatique des produits à la pomme; ou plutôt je l’étais. Ce qui a fait la force d’Apple dans le milieu de l’éducation, outre des produits chers, mais bien conçus, c’était surtout sa logithèque. Seulement, depuis quelques années, je me demande de plus en plus jusqu’à quand on pourra utiliser un Mac en classe.

Premièrement, l’abandon des Xserve et la mutation de Mac OSX Server font qu’Apple n’est plus en mesure de fournir une infrastructure serveur digne de ce nom à ses ordinateurs. Dès que nos Xserve encore en fonction auront passé l’arme à gauche, il va sans doute falloir partir sur des solutions Linux. Ce sera la fin de sessions à distance.

Ensuite, il semble qu’Apple veuille réaliser une convergence entre Mac OSX et iOS. Cela n’ajoute pas des fonctions aux logiciels Apple iOS, mais en fait perdre aux versions Mac. Alors que nous avions une suite bureautique tout à fait convenable avec iWork ’09, au point que Pages et Keynote ont remplacé chez moi Word et Powerpoint, la dernière version sortie est juste à la limite du minable. De nombreuses fonctions ont disparu. Un exemple? Essayez de mettre une image en en-tête dans la dernière version de Pages… l’assassinat par Apple de l’inspecteur (qui ne peut pas être utilisé sur un iPad, puisque Apple a toujours refusé le  multifenêtrage….) a tué Pages. Garageband, qui était l’outil d’édition musicale par excellence a perdu toutes les fonctions qui le rendaient aussi indispensable sur nos Mac scolaires. On en a monté des CD de chants d’élèves, des jingles et des émissions de radio dessus. On peut oublier, maintenant… Je ne parle même pas d’iTunes, qui relègue toute idée d’ergonomie au même endroit que la Corée du Nord a enterré la notion de démocratie. iMovie, enfin, m’a tellement convaincu que je ne l’utilise plus!

Cette semaine, enfin, Apple vient d’annoncer la mort d’iPhoto et d’Aperture, au profit d’une nouvelle application nommée Photo. Cette dernière semble être basée sur l’extrêmement pauvre et mauvaise app Photo de l’iPad. À part l’inutile (pour les écoles) partage sur le Cloud, on va sans doute perdre tout ce qui faisait la force d’iPhoto: diaporamas, albums, calendriers…

À quoi bon avoir des Mac à l’école si on ne peut plus les utiliser? Alors que je n’utilise déjà pratiquement plus mon iPad, l’absence de gestion de fichiers et les multitudes de limitations et entraves mises en place par Apple ayant eu raison de ma volonté, je me demande de plus en plus si mon prochain ordinateur sera un Mac. Et pour que j’en arrive à cette réflexion, il faut que la situation soit grave!

Actuellement, le dernier logiciel qui m’oblige à garder un Mac est Final Cut Pro X. Pour tous les autres, j’ai une alternative crédible sur Windows.

Dans mon cadre professionnel, tous les logiciels que j’utilise avec les élèves, à l’exception de Garageband, ont des alternatives crédibles sur Windows.


Une utilisation insolite de Keynote à l’école

Il y a trois logiciels Apple que j’adore: Final Cut Pro X, Pages ’09 et Keynote ’09 (et accessoirement, il y a deux logiciels que je hais: la dernière version de Pages et Keynote…). Et j’ai un petit faible pour Keynote, que j’utilise à toutes les sauces, par exemple pour réaliser des titres pour mes films. Voici une utilisation insolite de Keynote, durant un spectacle scolaire:

Deux écrans ont été placés sur scènes, réalisés avec du non-tissé blanc. Derrière chaque écran, il y a un vidéoprojecteur. L’objectif est de passer en boucles plusieurs séquences à base d’étoiles et de galaxies. Ma collègue enseignante de musique monte en effet Le voleur d’étoiles.

DSC01358

Voilà le schéma:

Sans titre - 1

Les vidéoprojecteurs sont reliés sur un duplicateur VGA, lui-même relié à un Macbook Air dans les coulisses.

Pour réaliser les films, j’ai pris de nombreuses photos astronomiques en haute résolution. Dans iPhoto, j’en ai fait des diaporamas avec un effet Ken Burns. Chaque image reste affichée une douzaine de secondes. Chaque diaporama a ensuite été exporté sous forme d’un film.

J’ai ensuite créé un Keynote, dans lequel j’ai intégré un film par diapositive, dans l’ordre voulu. Chaque film est réglé pour tourner en boucle.

Il restait le problème du passage d’un dia à l’autre. En effet, la commande doit se faire manuellement, en fonction de l’avancement du spectacle… et ceci depuis la régie située derrière les spectateurs, à 15 mètres de la scène. J’ai donc placé une petite borne WiFi Apple Express, connecté le Macbook Air et un iPhone dessus. Ce dernier, placé en régie, avec le logiciel Keynote, sert de télécommande à distance pour passer d’une dia à l’autre.

Voilà comment avec peu de moyens (deux vieux vidéoprojecteurs, quelques câbles, un peu de tissus et de bois, un Macbook Air et un iPhone), on peut réaliser un décor interactif pour un spectacle scolaire.

Et avec le bon éclairage, cela en jette!

DSC01362

 
Quant au spectacle, il était génial!
 

Play