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Dictature numérique: Apple a un droit de vie et de mort sur votre identité numérique et vos données. Méfiez-vous d’iCloud et d’Apple.

L’Apple bashing est un sport à la mode. Ce ne sera pas le cas ici. Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours été un fervent partisan d’Apple, même quand cette dernière était au bord de la faillite. Depuis mon premier Mac (en 1992), je n’en ai jamais revendu un. Je les possède encore tous, et ils sont tous fonctionnels.

Comment appelleriez-vous un gouvernement qui a un droit de vie et de mort sur ses citoyens, qui peut nier jusqu’à leur existence et effacer toute trace d’eux, leur imposer des règles changeantes selon sa guise, refuser le droit de se défendre et d’être entendu, tout en rendant toute procédure absurdement complexe et impossible? Cela s’appelle un dictature. Vous pouvez penser à l’URSS, à Brazil, à Big Brother. Moi, je pense à Apple.

Posons donc le contexte: petite grand-maman active de 77 ans. Possède un MacBook Air, un iPad et un iPhone. Elle n’a jamais possédé d’autre ordinateur que des Mac. Son usage est restreint: comptabilité, correspondance, email, WhatsApp, Facebook, météo et lecture des journaux. Quelques applications plus spécialisées sur son téléphone pour sa connexion e-banking et ses horaires de train. Comme elle l’y a été très fortement incitée par Apple (disons même obligée, sinon pas d’achat d’app, même gratuites possibles), elle a créer un compte iCloud. Elle a choisi une adresse en @iCloud.com. Et comme elle est prudente, l’option « Localiser mon appareil » a été activée sur ses trois machines.

Or, cette grand-maman, qui n’est autre que ma maman, est manifestement un individu dangereux pour Apple. J’ignorais avoir été élevé par Che Guevara… Voici son histoire

Il y a de cela deux mois, du jour au lendemain, une petite pastille rouge a indiqué à ma maman qu’elle devait se reconnecter à son compte iCloud sur tous ses appareils. Elle a donc appelé son technicien informatique habituel (moi). Rien d’inhabituel; cela m’est aussi déjà arrivé. Je tente donc de reconnecter ses appareils à son compte iCloud, mais impossible. Je demande alors à changer son mot de passe. Et là, surprise, un message m’indique que ce compte iCloud a été désactivé. Il arrive qu’Apple désactive un compte iCloud, en cas de suspicion de piratage. Le message est alors « ce compte iCloud a été désactivé pour des raisons de sécurité ». La procédure est alors toute simple. Mais là, impossible de réactiver le compte iCloud.

Comme ma maman n’a jamais acheté d’app payante, je pourrais partir du principe de créer un nouveau compte iCloud, et de remplacer l’ancien sur les appareils. Mais c’est sans compter le petit côté pervers de la fonction « Localiser mon appareil », qui interdit de supprimer un compte iCloud.

Je fais des recherches sur Internet, et ne trouve aucune référence à ce problème. Je décide donc de contacter le support technique d’Apple, d’abord par le chat, puis par téléphone; de nombreuses fois. A chaque fois, les techniciens suivaient la procédure, et me faisaient parvenir une page qui devait me permettre de réactiver le compte. Or, à chaque fois, je recevais les conditions générales d’iCloud. A chaque fois, les techniciens finissaient par me dire qu’ils ne pouvaient rien faire de plus pour moi, jusqu’à ce que je tombe sur une technicienne plus coriace (merci Patricia Sofia) et qui décide d’enquêter. Après plusieurs jours, elle me téléphone. Elle est remontée dans les différents niveaux de l’Apple Support, et ce qui en ressort est hallucinant:

Apple a désactivé le compte iCloud pour « violation des conditions générales d’iCloud », sans aucun avertissement. Il n’est pas possible de le réactiver. Il n’est pas possible non plus d’obtenir l’information sur la raison de la désactivation: quelle condition a été violée. Ni le client, ni le support technique n’ont accès à ces informations. Et il n’y a personne que l’on puisse contacter pour obtenir une explication, se défendre ou demander une réactivation du compte. N’oublions pas qu’il s’agit du compte d’une petite grand-maman, qui n’a pas un usage particulier de son matériel.

Il faut savoir qu’iCloud est au centre de l’écosystème d’Apple. Qu’est-ce que cela signifie, la désactivation d’un compte iCloud?

  • La perte de son identité numérique, à commencer par son adresse email.
  • La suppression des accès aux sauvegardes iCloud et à ses données personnelles, sans que l’on puisse savoir ce qu’Apple en fera ensuite.
  • La perte de tous ses achats sur les différents store d’Apple (heureusement, inexistants pour ma maman).
  • La perte de propriété de ses appareils, puisque Apple empêche de supprimer un compte iCloud qui les verrouille, empêchant une revente, un ajout d’app…
  • Sur le Mac, des fenêtres surgissantes constantes demandant la connexion (impossible) à un compte iCloud, perturbant toute activité dessus.

Tout ceci sans avertissement et sans recours possible. Apple agit en dictateur absolu vis-à-vis de ses clients. C’est un droit de vie et de mort sur leur identité numérique, mais aussi leur matériel physique!

Seule solution qu’on me propose: retrouver les tickets d’achat des appareils (certains ont plus de 7 ans et ont été achetés d’occasion) et tenter de demander à Apple de désactiver la fonction « Localiser » des appareils. Sans garantie de résultat. Après des semaines de démêlés sans succès avec l’Apple Support, je ne voulais pas recommencer à me battre. J’ai donc décidé de passer en force. Et si Apple vante la sécurité qu’apporte iCloud, on le voit ici, c’est tout le contraire; mais surtout, ce n’est que de la façade. Voici comment j’ai procédé:

  1. A l’aide du logiciel iMazing, j’ai récupéré les données de l’iPhone et de l’iPad. En particulier, j’ai exporté les contacts sous forme d’une vCard. Les photos ont été copiées sur le Mac.
  2. J’ai ensuite utilisé le logiciel AnyUnlock pour faire sauter le compte iCloud de l’iPhone et de l’iPad, censé pourtant être inviolable. Cela a impliqué d’effacer et restaurer les appareils. Ce logiciel permet aussi de contourner le verrouillage d’un appareil.
  3. J’ai ensuite reconfiguré et réinjecté les données dans les appareils, avec un nouveau compte iCloud (mais sans activer la localisation, cette fois!).
  4. Pour le Mac, c’était encore plus simple: comme il n’a pas de puce T1 ou T2, j’ai cherché où l’information « Localiser mon appareil » était stockée. Or, elle se trouve dans la NVRAM, selon un article de MacGénération. Je l’ai donc effacée, et cela a désactivé la fonction. J’ai pu supprimer tout simplement le compte iCloud et en réinstaller un. Cela n’aurait pas été aussi facile sur un Mac avec une puce T1 et T2.

Conclusions:

Méfiez-vous d’Apple et d’iCloud. Vous n’avez aucun droit, ni aucun recours possible. Vous pouvez d’un coup, sans raison, perdre l’accès à votre identité numérique, vos données et la propriété de vos appareils. Vous ne pourrez pas obtenir de raisons, ni plaider votre cause.

Apple vante iCloud comme une solution sécurisée. Comme on le voit, un voleur peut contourner vos protections pour effacer vos appareils avant de les revendre. Il n’est même pas nécessaire d’avoir des compétences informatiques pour cela. Sans compter le vol de votre identité numérique et de vos données par Apple elle-même.


Sphero Mini: un outil pédagogique?

L’entreprise américaine Sphero commercialise depuis quelques années une petite boule robotisée appelée Sphero (mais aussi des droïdes Star Wars comme BB8). Ces petits robots se pilotent à l’aide d’une tablette ou d’un smartphone.

Si le Sphero conventionnel à la taille d’une balle de baseball, le Sphero Mini, dernière venue, a la taille d’une balle de ping-pong. Surtout, son prix est près de trois fois inférieur à celui du Sphéro SPRK+ (moins de 60.- pour la Mini, alors que la SPRK+ est proche des 170.-). Petit prix, petite taille, mais tout d’une grande, comme cette petite vidéo publicitaire le montre.

Car oui, outre les activités ludiques, Sphero a développé une plateforme éducation; les Sphero (y compris les modèles droïdes Star Wars) peuvent se programmer avec une plateforme proche de Scratch ou directement en JavaScript. Il est même possible de définir une trajectoire en la dessinant! Les possibilités s’étendent donc de l’enfantine au gymnase!

Et là, je dois dire que c’est vraiment bien conçu. Voici un petit exemple: le carré, avec changement de couleur (oui, parce qu’il y a des LEDs RGB dans les Sphero).

Et voici le même carré, avec une boucle et une variable définissant la direction et s’incrémentant de 90° à chaque face

Et comme le Sphero est bourré de capteurs (accéléromètre, gyroscope…), on peut vraiment pousser la programmation en mode graphique très loin; plus loin que ce que permet un Thymio, par exemple, et proche de ce que permettent des Lego Mindstorms; mais pour bien moins cher.

Personnellement, j’aime beaucoup le retour en direct des capteurs sous forme de graphique, lorsqu’on exécute le programme.

Visuellement, c’est très parlant de confronter les données issues des capteurs à la réalité du déplacement. Une autre chose que j’aime beaucoup avec le Sphero, c’est que comme pour le Thymio (et contrairement aux Lego Mindstorms), on peut directement commencer la programmation, sans passer par une phase de montage souvent chronophage et difficile à gérer avec des jeunes élèves. Contrairement au Thymio, par contre, il n’y a pas d’interaction avec l’environnement. Il n’y a, par exemple, pas tous les capteurs de distance du Thymio. On se concentre donc sur la gestion des mouvements.

 En cherchant, j’ai trouvé plein d’activités géniales (et dont beaucoup pourraient être adaptées pour d’autres robots pédagogiques). Surtout, j’ai apprécié les approches artistiques du Sphero. Voici quelques exemples…

Peindre comme Pollock:

Faire du light painting:

On peut aussi utiliser un ou plusieurs Sphero pour réaliser des chorégraphies, comme cet exemple sur Pierre et le loup. Je vous encourage à aller voir le diaporama suivant: https://docs.google.com/presentation/d/1N5fWKOBDAP0DPNH9ZpVppFHrqVeYlbcGH7IZvxzWogQ/edit?usp=sharing

Et si en plus, on a des Sphero et une imprimante 3D, c’est le gros lot:

On trouve de très nombreuses créations en impression 3D pour le Sphero, librement partagée sur Internet: https://www.thingiverse.com/search/page:1?q=sphero.

Celle-ci est particulièrement impressionnante:

 

A part la taille, quelles différences entre le Sphero 2 ou SPRK+ et le Sphero Mini? Les premières sont dotées d’une coque circulaire en polycarbonate qui ne peut pas s’ouvrir. Le Sphero est donc étanche. La recharge se fait par induction. Le Sphero Mini a une coque plus fragile (mais interchangeable le jour où on les trouvera dans le commerce) et la charge se fait par un câble USB. A part cela, l’un comme l’autre permettent de réaliser la plupart des activités pédagogiques. Et le coup de génie, c’est que pour l’enseignant, la prise en main est rapide. La construction d’un cours aussi. L’application Sphero EDU permet à la fois l’enregistrement en tant qu’élèves qu’en tant qu’enseignant. Dans ce dernier cas, on peut créer sa classe, y ajouter ses élèves et gérer ainsi le cours.

Comme je l’ai déjà dit, le Sphero peut s’utiliser de l’enfantine au gymnase. Il permet non seulement de travailler l’introduction au code informatique, mais aussi la créativité, les mathématiques, les sciences… Surtout, il s’agit, comme tous les robots pédagogiques, d’une approche physique et pas abstraite de l’informatique. Aujourd’hui, avec tout ce qui est automatisé autour de nous et l’avènement de l’Internet des objets, il est important de sortir de l’écran et de faire communiquer l’informatique avec le monde réel.

Mais si un petit robot à moins de 60.- pour le Mini ou 160.- pour le SPRK+ est aussi polyvalent, pédagogiquement aussi riche, pourquoi donc est-il quasi inexistant dans les écoles vaudoises? Peut-être simplement parce que son utilisation nécessite une tablette ou un smartphone… deux objets jusqu’ici quasi rigoureusement bannis de nos classes!

 


Le recyclage ultime: support d’iPad gratuit et écologique

Des supports d’iPad, j’en ai plusieurs. Entre ceux que je ne trouve jamais quand je les cherche, ceux qui sont chers, mais pas stables, pas pratiques ou dangeureux pour l’intégrité physique de l’iPad (et de son écran), je n’ai jamais celui que j’ai besoin au bon moment. Alors j’en construit rapidement un, avec un des nombreux cartons provenannt de l’Empire du Milieu. Quelques coups de couteau et voilà un support pour iPad qui correspond parfaitement aux besoins, qui est stable, écologique et économique. La panacée!

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Pourquoi, mais pourquoi les tablettes à l’école?

Un petit plaidoyer de la part de notre collègue François Lamoureux… 🙂