Catégorie : Livres électroniques

Liseuse électronique: lettre à l’école de ma fille

Sommentier, le 8 janvier 2019


Mesdames,


Ma fille, Amélie, est une très grande lectrice, au point d’avoir épuisé la bibliothèque scolaire et de nous avoir valu des achats très importants en librairie et sur Amazon. Ma femme et moi sommes aussi de très grands lecteurs. Nous avons abandonné l’achat de livres physiques au profit des livres électroniques (ebooks), lus sur des liseuses, faute de place pour continuer à stocker nos livres. Amélie se trouvant devant le même problème, nous lui avons acheté une liseuse de qualité, de marque Kobo. La plupart des bibliothèques permettant un emprunt d’ebooks, nous avons maintenant de quoi alimenter sa curiosité.


Ce soir, Amélie m’a dit qu’elle avait pris sa liseuse à l’école, afin de pouvoir continuer son livre. Si, pour ma part, je n’y suis pas opposé, je l’ai rendue attentive au règlement de l’école qui stipule que: « L’utilisation de matériel électronique de télécommunication et de divertissement est strictement interdite dans le périmètre scolaire et dans les bus.« 

Nous avons pu prendre un moment pour discuter ensemble de ce règlement et de son côté très flou dans la définition des appareils interdits. Pour elle, la lecture est un divertissement. En tant que parent et enseignant, j’affirme que la lecture est de l’éducation. Qu’en est-il alors des appareils de photo, qui, s’ils sont électroniques, ne sont ni de télécommunication ni de divertissement? Avec Amélie, nous avons mis les points suivants en avant:

  • Une liseuse n’a pas de connexion à Internet via les réseaux de téléphonie mobile.
  • Si elle a une connexion WiFi, ce n’est que pour la synchronisation des livres et la mise à jour de la liseuse.
  • L’écran d’une liseuse est en noir et blanc et s’il permet d’afficher une page de livre avec une qualité bien supérieure à celle d’un livre de poche, sa réactivité ne permet aucun jeu.

Une liseuse ne sert qu’à lire.
La liseuse du modèle d’Amélie ne permet pas la lecture de fichiers audio.
Une liseuse est donc certes un appareil électronique, mais qui ne peut pas communiquer et qui, s’il est de divertissement, c’est par la lecture, tout comme un livre. Or, je ne conçois pas une école qui interdise les livres. J’ai donc promis à Amélie de vous écrire cette lettre, afin de pouvoir clarifier la situation, ce d’autant plus qu’elle s’inquiète pour le camp de ski. Je l’ai prévenue que ce faisant, une décision serait prise par l’école et que si, comme d’autres de ses camarades, elle a jusqu’ici pu bénéficier de la libre appréciation des enseignants concernant l’usage de liseuses, elle court le risque d’avoir une règle ferme, qui peut lui être défavorable. Amélie se conformera à la décision de l’école.
En tant que parents, et bien qu’attachés à l’objet livre, ma femme et moi avons fait le choix de la liseuse (de qualité) pour notre fille pour les raisons suivantes:

  • Taille et poids réduits.
  • Ecran e-ink de qualité qui permet un affichage bien meilleur que celui d’un livre de poche imprimé, avec parfois même un meilleur contraste.
  • Possibilité de choisir sa police et d’adapter la taille des caractères pour une lecture agréable.
  • Eclairage incident doux (comme celui d’une lampe sur une page) et pas rétroactif (au contraire d’un smartphone ou d’une tablette), avec filtre anti-lumière bleue la nuit.

En tant qu’enseignant spécialiste MITIC et auparavant en charge de l’équipement informatique des élèves DYS pour mon école, je peux ajouter que la liseuse est un outil de lecture parfaitement adapté pour l’éducation, car:

  • Une liseuse est fine. Il n’y a donc pas l’effet de peur et de découragement de certains enfants devant l’épaisseur de certains livres.
  • La liseuse adapte la forme du texte à l’élève. Pour certains, avoir une grande écriture est rassurant.
  • Les liseuses permettent de choisir des polices pour dyslexiques (OpenDyslexic, par exemple), de modifier l’écart entre les lettres, les lignes et les mots, afin d’adapter le texte aux besoins de chaque élève.

En conséquence de quoi, Amélie et moi vous demandons de bien vouloir formellement autoriser (ou pour le moins tolérer) les liseuses équipées d’écran e-ink en noir et blanc, dans la mesure où elles ne peuvent servir que pour la lecture. J’ajoute que je suis conscient du fait qu’une liseuse est plus onéreuse et plus fragile qu’un livre. C’est la raison pour laquelle nos liseuses sont assurées. Je prends l’entière responsabilité en cas de perte ou de dégât, et décharge par conséquent les enseignantes et l’école de toute responsabilité à ce sujet.

J’ai la ferme conviction que la lecture et l’écriture sont la plus grande conquête de l’Humanité. Elles lui ont offert la connaissance, la culture, la philosophie, les mathématiques, la physique et donc la Lune. Le contenu importe plus que le contenant. La liseuse n’est que l’itération moderne des tablettes d’argile mésopotamiennes. Quand Amélie a visité la réplique de la grotte Chauvet, avec les reproductions de l’expression d’hommes ayant vécu il y a plus de trente millénaires, elle s’est retrouvée face au livre primal. Aujourd’hui, son livre est d’un format plus pratique, mais possède tout autant de poésie, d’imagination et d’évasion.

En vous remerciant par avance de bien vouloir autoriser les élèves de l’école à apporter et utiliser une liseuse, je vous prie, Mesdames, d’accepter mes salutations les meilleures.

[EDIT 20 janvier 2019]

J’ai eu une réponse de la responsable d’établissement. Réponse tout en nuance et argumentée. Voici le résumé:
Les liseuses (donc de type e-ink) sont autorisées à l’école et dans les bus, sauf:
– A la récréation qui est un moment de jeu et de partage.
– Pendant les camps, qui sont des moments de vie en communauté.

C’est un oui, mais.

La réponse est pour moi claire, de même que les exceptions. Ces dernières ont été justifiées. Je m’y conforme d’autant plus volontiers que les enseignants emporteront une caisse de livres de la bibliothèque au camp.

Ma fille pourra donc prendre sa liseuse en classe pour les moments d’occupation libre. La liseuse est sous ma responsabilité. Et cela a permis une leçon d’éducation citoyenne à ma fille.


Pour des Humanités numériques

Pour des Humanités numériques: la place de l’Homme face à la machine, ou la machine priée de rester à sa place.
« On va avoir du numérique dans tout, mais tut ne se réduit pas au numérique ».
Plaidoyer pour une culture du numérique à l’école pour préparer le post-digital, mais inutile de vouloir faire de nos élèves des informaticiens; ils seront de futurs chômeurs remplacés par des IA. Point de vue intéressant sur ce que devraient être les cours de culture numérique à l’école.

La Radio Suisse Romande a diffusé ce samedi une émission très intéressante sur le sujet, avec comme invité Dominique Vinck, professeur à l’UNIL. L’émission se réécoute ici.

Du coup, je me suis empressé de commander le livre de Dominique Vinck: Humanités numériques : La culture face aux nouvelles technologies (ed. Le Cavalier Bleu).


Quelle durée de vie pour un eBook?

Cela peut paraître paradoxal de parler de durée de vie pour un livre dématérialisé. Et pourtant! Les grandes bibliothèques d’Europe regorgent de livres vieux de plusieurs siècles. On a retrouvé des milliers de tablettes d’argile couvertes d’écritures cunéiformes issues de l’ancienne civilisation mésopotamienne. Et que dire des manuscrits de la Mer Morte et des stèles gravées de hiéroglyphes égyptiens ou précolombiens? Sans parler des grottes de Lascaux et de Chauvet. Bref, le contenant est parfois si durable que nous avons perdu la connaissance de la lecture du contenu.

Manuscrit de la Mer Morte

 

Je possède presque deux mille livres. En papier. Et le double en eBooks. Et là, je me pose une question: est-ce que dans 2’000 ans, l’Humanité sera encore capable de les lire, tout comme nous déchiffrons les manuscrits de la Mer Morte? Sachant que j’ai des données datant de 1995-2000 sur des cartouches SyQuest que je ne peux plus lire aujourd’hui, si je ne possède pas un lecteur SCSI et un Mac sous Mac OS 9, ainsi que son clavier et sa souris avec des ports ADB, je me pose la question. A l’époque, je sauvegardais mes données sur des cartouches EZ-135 de SyQuest. Un jour, mon lecteur est mort. Or, impossible de retrouver un autre lecteur dans le commerce. SyQuest a en effet fait faillite en 1998. J’ai toujours mes cartouches. Un jour, je mettrai peut-être la main sur le lecteur idoine.

Lecteur EZ-135 de SyQuest

 

Le problème n’est pas seulement l’accès physique aux documents. Aujourd’hui, avec le stockage dans le cloud, on peut espérer se passer d’un format d’accès physique à ses données. Le problème est logiciel. Les enseignants vaudois le savent bien: adeptes du génial ClarisWorks, puis d’AppleWorks, certains fichiers ne sont plus utilisables sur les ordinateurs récents.

Lorsque j’ai un ebook au format ouvert ePub, je suis à peu près sûr de pouvoir le lire sur la durée, d’un périphérique à l’autre. Le cas échéant, je suis aussi à peu près sûr de trouver un convertisseur pour transformer mes fichiers ePub vers le nouveau format qui va le supplanter. La simplicité du format ePub le rend durable, presque éternel. Aujourd’hui, je lis encore n’importe quel fichier .txt ou .rtf d’il y a 30 ans. Mais à partir du moment où des DRM entrent en jeu, c’est fini. Dès que la technologie d’autorisation de lecture sera désuète, ce sera fini. Alors que la plupart des DRM sont issus de l’univers Adobe, on va se retrouver comme tous ces sites et contenus en flash qui va devenir d’un seul coup obsolète et rapidement illisible lorsqu’en 2020, Adobe va abandonner le support de sa technologie.

Dès lors, je constate une chose: par rapport au livre papier, je paie le même prix pour un ebook sans DRM ou pour un ebook avec DRM. Dans le premier cas, j’ai un fichier informatique durable. Dans le second cas, la durabilité est tellement limitée que j’estime payer un service: un droit de lecture pendant 6-7 ans. Et je trouve cela inadmissible de vendre ce service au même prix qu’un fichier durable, que je pourrai transmettre à mes enfants, et eux, sans doute à leurs petits-enfants, tel un livre. Mes ebooks avec DRM, eux, dans 10 ans, ils seront très probablement inutilisables.

Je suis contre les DRM. Mais les epub vendus sans DRM sont maintenant quasi inexistants. Alors je veux bien payé un service en achetant un ebook avec DRM, mais de loin pas au même prix qu’un ebook sans DRM ou un livre physique. Si les maisons d’édition ne comprennent pas cela, ce sera la mort des livres numériques dès le prochain saut technologique. Dans les faits, les maisons d’édition qui imposent des DRM ne voient que les profits à court terme et scient allégrement la branche sur laquelle ils sont assis.

Dans l’attente, je n’ai qu’un conseil à donner: piratez vos livres numériques! Moi, il m’arrive très souvent d’acheter un livre numérique uniquement disponible avec DRM, de le jeter et de le pirater immédiatement après…


[Liseuse] Kobo Aura One: définitivement la meilleure liseuse

Des liseuses Kobo, j’en ai eu déjà 4 dans les mains, avec un peu de bonheur, quelques malheurs et de nombreuses morts subites. J’ai décidé de laisser une dernière chance à la marque et j’ai acquis une Kobo Aura One. Il y a longtemps que je voulais écrire un article sur mon expérience avec cette liseuse. Mais échaudé par tellement de pannes définitives (souvent pas prises par la garantie) dans les 6 mois après l’achat de la liseuse, j’ai attendu plusieurs mois avant de me mettre à rédiger cet article.

Reprenons les principales caractéristiques techniques qui font sa spécificité et voyons ce que cela implique sur l’expérience de lecture.

 

L’écran

L’écran de 7.8 pouces CARTA e-ink d’une résolution de 1872 x 1404 pixels, soit 300 dpi, est le plus grand disponible actuellement pour une liseuse. Dans les faits, cela offre une surface de lecture comparable à celle d’une page d’un livre de poche, mais avec une qualité de lecture bien supérieure à leur piètre qualité d’impression.

Son contraste est impressionnant; on se retrouve avec une écriture pratiquement noir sur un fond presque blanc. Bref, on a le tout haut de gamme de l’écran e-ink. A l’usage, et surtout quand on apprécie de lire avec de gros caractères, c’est très agréable d’avoir des lignes aussi longues. La justification du texte est alors beaucoup plus naturelle que sur une liseuse de petite taille. Revers de la médaille: ça consomme! L’autonomie par rapport à mes précédentes Kobo est clairement en berne. Le choix a manifestement été fait de ne pas alourdir à l’excès la liseuse avec une batterie trop importante. Cela se confirme avec cette photo de la Kobo Aura One, issue du site italien HDblog.it:

Source: HDblog.it

En zoomant sur la batterie, on constate qu’elle n’est plus que de 1200 mAh, contre 1500 mAh pour les modèles précédents (Glo, Aura H2O,…). Si la surface de la batterie est plus importante que sur les précédents modèle, elle semble par contre beaucoup plus fine. C’est manifestement le prix à payer pour la finesse de la liseuse, quand on la pas la capacité financière d’un Apple pour faire réaliser ses batteries sur mesure.

A cela, il faut ajouter que plus l’écran est grand, plus il lui faut de LEDs pour l’éclairer, ce qui réduite encore l’autonomie.

 

L’éclairage

Eclairer de manière uniforme de manière incidente un écran de cette taille est un gageur, à laquelle la Kobo Aura One s’en sort vraiment très bien. Toujours selon le site HDblog.it, l’éclairage est réalisé par 9 LEDS blanches et 8 LEDs RGB. Et c’est dans ces dernières que réside la grande nouveauté: le ComfortLight PRO. Il s’agit de la possibilité de moduler la couleur de l’éclairage en fonction de l’heure, afin de supprimer la lumière bleue qui empêche la sécrétion de mélatonine, nécessaire à l’endormissement. Or, soit par réglage manuel, soit automatique en fonction de l’heure, la couleur de l’écran va devenir toujours plus orangé, jusqu’à pouvant atteindre un rouge sombre.

Play

Cette fonction est clairement le plus grand avantage de la Kobo Aura One pour les lecteurs nocturnes, dont je fais partie. L’éclairage incident est déjà beaucoup plus confortable que la rétroluminescence des tablettes du style iPad, mais la combinaison lumière orange et la possibilité de régler la luminosité à un niveau très faible permet de lire très confortablement dans le noir total… sans déranger la personne qui dort à ses côtés.

A l’usage, je peux confirmer que ce n’est pas un argument marketing. C’est jusqu’à maintenant l’écran le plus confortable pour lire que j’ai pu tester. Petite touche de confort supplémentaire: contrairement aux autres liseuses Kobo que j’ai eues entre les mains, il n’y a pas de cadre proéminent autour de l’écran: celui-ci va d’un bord de la liseuse à l’autre. C’est vraiment confortable à l’usage et cela accroît l’impression de finesse. Mais attention: cela implique une fourre de transport pour ne pas l’abîmer.

 

L’étanchéité

Quand on a goûté une fois à une liseuse étanche, plus possible de s’en passer! Loin du gadget, c’est un vrai plus. Songez seulement à quel point certains d’entre-nous maltraitent leurs livres de poche: lecture dans le bain, au spa, dans des environnements tropicaux avec une humidité de 100%, à la plage, à la piscine, voire sous la pluie ou en plein brouillard écossais. Bref, partout où vous hésiteriez à utiliser votre iPhone, vous pouvez y aller avec votre Kobo Aura One (évitez quand même les saunas et hamams…). Expérience faite avec la Kobo Aura H2O, au retour de la plage, à Barcelone, pleine de sable, il m’a suffit de la passer sous un robinet d’eau froide pour la retrouver propre et nette. L’étanchéité, c’est la tranquillité d’esprit. Si la Kobo Aura H2O avait un petit cache de caoutchouc pour protéger les ports (ce qui me donnait une confiance relative en la chose, même jamais cela à toujours parfaitement fonctionné), la Kobo Aura One laisse son port USB à l’air… et à l’eau. Charge à l’utilisateur d’attendre qu’il soit bien sec avant de le brancher. Cela implique aussi la disparition du port micro-SD… Lorsque j’ai acheté ma première Kobo Aura H2O, j’ai directement pris une carte micro-SD de 32 Go… dans les faits jamais utilisés. Les 8 Go de la Kobo Aura One permettent largement de faire tenir 6’000 livres au format ePub. Moi, ma bibliothèque contient un peu plus de 3’000 livres. Je la gère avec l’excellent et indispensable Calibre. Sur la liseuse, j’ai en permanence une centaine d’e-books. Dans les faits, le port SD est superflus.

Pour en revenir à l’étanchéité, c’est devenu pour moi une condition sine qua non pour l’achat d’une liseuse.

La liseuse répond à la norme IPX8. Cela signifie qu’elle résiste à une immersion d’une heure à 2 mètres de profondeur, mais n’est pas protégé contre l’introduction de poussières. Cela paraît incongru. En réalité, la liseuse de Kobo n’est pas étanche; l’eau peut s’infiltrer, mais elle ne causera pas de dégâts, car la liseuse est protégée par un nanofilm de protection de la firme HZO.

C’est pourquoi la petite protection en caoutchouc a disparu. La Kobo Aura H2O était vraiment étanche. La Kobo Aura One est protégée contre l’eau et l’humidité. Est-ce que cela change quelque chose? Pour ma part, avec la Kobo Aura One, je me méfierais de l’eau de mer, salée. Après usage en milieu maritime, je la plongerais dans un grand bac d’eau claire.

 

L’ergonomie

La prise en main de la Kobo Aura One est excellente. Les gros défauts de la Kobo Aura H2O ont été corrigés. Cette dernière avait une surface arrière non plane qui, lors de transport en sac, exerçait des contraintes sur les bords de l’écran au point de le briser. Cela m’est arrivé une fois, naturellement pas pris en charge par la garantie. La liseuse avait 3 mois…

Ce problème a été réglé avec la Kobo Aura One, puis qu’on a un dos plat.

Ce dos est en plus doté d’un revêtement caoutchouté très agréable. Entre l’écran bord à bord et le dos, on corrige l’un des autres défauts de la Kobo Aura H2O, à savoir les traces de doigts qui marquaient toute la liseuse. La prise en main est vraiment excellente, qu’on soit droitier ou gaucher. Il n’y a qu’un seul bouton, qui sert à l’allumage, extinction, mise en veille.

Si l’interface, mise en place par la dernière mise à jour du firmware, est très décriée par la communauté Kobo, elle apporte néanmoins un outil qui me paraît indispensable pour tout appareil mobile: un verrouillage par un code personnel. Pour ma part, j’estime que le contenu de ma bibliothèque, qu’elle soit numérique ou physique, ainsi que mes lectures, sont des données particulièrement personnelles. Même s’il y a de fortes chances que Kobo sache tout de ce que je lis… même si les e-books ne proviennent pas de chez eux…

Voici ce qu’on trouve, sans surprise, dans les conditions générales de Kobo:

  • We may record information about Your usage, such as when and how often You use the Kobo Service as well as information You display or click on within the Kobo Service (including UI elements, settings, and other information.

Et tout aussi important:

  • We will collect, use or disclose Your personal information only with Your knowledge and consent, except where required or permitted by law or this Policy.

Kobo est une entreprise canadienne. Mais à quelles loi ou police répond-elle?

Un des moyens les plus simples de se protéger de divulgations d’informations personnelles est de désactiver la connexion WiFi de la Kobo et de gérer toute sa bibliothèque avec Calibre. Hors ligne. Et pour les plus paranoïaques (j’en connais…) ou aventureux, il est possible d’installer un firmware open source: https://github.com/koreader/koreader/wiki/Installation-on-Kobo-devices.

 

Quelques moins

Kobo est très radin et peu réactif au niveau de son firmware et de son interface. Au niveau outils, on n’a que le strict minimum; au mieux, un navigateur web minimaliste (à peine mieux que Mosaic, pour ceux qui l’ont connu…). Les dictionnaires sont minimalistes, les outils de prise de notes aussi. Aucune possibilité de synchronisation Dropbox. Bref, si au niveau matériel, on a du tout bon, niveau logiciel, on a du service minimum… limite foutage de gueule, vu le prix. Comparé à l’écosystème Amazon des Kindle, on est bien pauvre, même si la Kobo lit une bonne quantité de formats de fichiers différents (ce qui n’est pas le cas des Kindle…).

Soyons clairs: pour ce qui est de la lecture: rien à redire. C’est quand même le rôle principal d’une liseuse. Mais définitivement, vous resterez prisonniers de Calibre et de votre câble USB. Il suffirait pourtant de si peu pour faire de la Kobo l’outil parfait. Une synchro DropBox, une vrai intégration des réseaux sociaux (pour les freaks)… avec une petite app AppleWatch, ça me donnerait presque le prétexte pour m’en acheter une.

 

Le petit plus

Soyons clairs: je suis fermement contre les DRM. Quand j’ai acheté le dernier Fred Vargas (très moyen, selon moi) protégé par des DRM, j’ai immédiatement téléchargé une version pirate dans DRM. On arrive au paradoxe suivant: pour garder sa liberté, l’e-reader doit acheter un fichier bourré de DRM, puis le pirater pour le lire l’esprit tranquille.

Est-ce qu’il y a un avantage à ces DRM? Indirectement oui. De nombreuses bibliothèques romandes, comme la BCU ou la bibliothèque municipale de Lausanne prêtent gratuitement des e-books, à condition que la liseuse soit compatible Adobe Digital Editions. Cela exclut directement les Kindle, mais pas les Kobo. Sincèrement, si les DRM sont le prix à payer pour pouvoir emprunter gratuitement auprès de bibliothèques publiques des e-books, je suis prêt à l’accepter. Et sincèrement, cela fonctionne plutôt bien.

 

Conclusion

La Kobo Aura One est, à mon avis, la meilleure liseuse sur le marché. Elle a un énorme avantage qui est aussi son principal inconvénient: la taille de son écran. C’est un confort maximum pour la lecture, mais par contre, la liseuse est trop grande pour aisément passer dans une poche de jeans ou de veste. La Kobo Aura One reste avant tout une excellente liseuse à domicile, transportable.

Pour les plus mobiles d’entre-vous, Kobo vient d’annoncer la Kobo Aura H2O edition 2. Il s’agit du clône de la Kobo Aura One, mais avec un écran de 6.8 pouces. Le prix entre la Kobo Aura One et la Kobo Aura H2O edition 2 est très proche. e choix se fera donc sur le besoin de transport de la liseuse: lire principalement à la maison: Kobo Aura One. Lire en déplacement: Kobo Aura H2O edition 2.


Liseuse Kobo Aura H2O: bilan après une année d’utilisation intensive

Cela fait maintenant plus d’une année que j’utilise ma Kobo Aura H2Ode manière assez intensive: plusieurs dizaines de livres lus et des centaines d’heures de lecture. Il est temps de faire un bilan.

L’étanchéité:

 

À l’origine, j’ai pris cette liseuse pour l’excellente qualité de son écran et parce qu’elle est étanche. Cela peut paraître anecdotique, mais après une année d’utilisation, cela s’est avéré très utile:

  • Lecture à la plage: lorsqu’à la fin de la journée, la tablette est pleine de sable, il suffit de la passer sous le robinet pour enlever toute trace de sable.
  • Nettoyage: le plus simple, c’est de plonger la liseuse dans l’eau avant de l’essuyer avec un chiffon doux. Adieu toutes traces de doigts!
  • Lire dans son bain où en se relaxant dans des bains thermaux: c’est génial (éviter tout de même les saunas…)!
  • En excursion: la liseuse étant légère, elle se glisse aisément dans un sac à dos. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir en cas de forte averse.

Le petit capuchon de caoutchouc qui couvre les connecteurs n’a pas du tout souffert après une année d’utilisation; l’étanchéité est donc garantie.

L’usure:

La seule trace d’usure à déplorer consiste en deux petites raies dans le coin inférieur gauche de l’écran, ce qui ne nuit pas à la lecture. Sinon, le plastique ne porte pas de traces d’usures, malgré le fait que la liseuse ait passé des centaines d’heures dans mes mains.
Je n’ai pas non plus noté de diminution de la capacité de la batterie, qui tient toujours allégrement plusieurs semaines.

L’usage:

Soyons clairs: pour un habitué des iPads et des iPhones, une liseuse peut être très frustrante: c’est bien moins réactif. Mais une fois la lecture commencée, c’est un régal. Plusieurs centaines d’heures de lecture confirment l’excellence de l’écran: agréable et reposant. L’éclairage permet une lecture aisée même en plein noir, sans fatigue excessive.
Le dictionnaire intégré est vraiment pratique. Je ne l’utilise que pour quelques mots pointus et ne l’ai pas encore pris en défaut.

  • C’est aussi à l’usage que se décèlent quelques points négatifs. Comme la plupart des lieuses, la gestion des fichiers est calamiteuse. Heureusement, le logiciel Calibre permet d’y remédier, même si sa prise en main n’est pas des plus aisée. À l’usage, cela permet une gestion simple de sa bibliothèque numérique.
  • Ma liseuse est liée au Kobo Store. Impossible de changer, pour la Fnac par exemple. Dès lors, un compte Kobo est nécessaire… et rigoureusement inutile. La plupart des livres de la librairie Kobo sont en allemand; et comme pour l’iBookStore d’Apple, ne cherchez pas un moteur de recherche qui permet d’effectuer une recherche par langue… Ce compte Kobo ne permet même pas de sauvegarder la liste des livres lus, les statistiques de lecture… dès lors, après avoir remis à zéro trois fois ma liseuse durant l’année, j’ai perdu 3 fois mes données personnelles et mes statistiques. Le logiciel Kobo sur l’ordinateur est ainsi tout aussi inutile. Ce qui est le plus agaçant, c’est que lorsqu’on veut effectuer une recherche sur sa Kobo, ce n’est pas défaut la librairie qui est présente, avant sa bibliothèque interne. C’est débile, contre-intuitif et cela démontre un vrai manque de respect pour l’usager.
  • Comme dit précédemment, si l’usage des statistiques de lecture est sympa et ludique, la perte systématique des données à chaque initialisation de la liseuse, même si on utilise à chaque fois son même compte Kobo ruine tout le côté intéressant de la chose.
  • Le clavier; c’est une calamité au format AZERTY. Manifestement la Suisse n’est pas un marché suffisamment digne d’intérêt pour Kobo pour lui développer son propre clavier QWERTZ. On ne peut même pas avoir un clavier américain; le choix de la langue française impose ainsi le clavier AZERTY.

Ces quelques points négatifs mis à part et qui n’entrent pas en compte lors de la lecture, cette liseuse vaut largement son prix: elle est à la fois agréable et résistante.

Pour aller plus loin: ma page de ressources pour liseuses


Livre numérique : le début de la fin ? Non, la fin du début!

Dans son article publié sur telerama.fr, Juliette Bénabent enterre le livre numérique: recul des ventes, stagnation… voilà un vocabulaire bien économique, et donc bien éloigné de la réalité.
Les statistiques ne prennent en compte que les livres numériques vendus; sans tenir compte des autres: ceux dans le domaine public et ceux (très nombreux) qui sont piratés. En réalité, la lecture numérique est bien plus étendue que ce que les études veulent bien montrer, mais souffre surtout de toutes les embûches mises en place par les éditeurs et vendeurs de contenu: Amazon ne vend des livres numériques que compatibles avec ses liseuses Kindle. Ces mêmes liseuses, très populaires, n’acceptent que les livres au vendu par Amazon. Les autres liseuses ne peuvent pas les lire, mais ont en plus à gérer les très lourds, très pénibles et très casse-pieds gestionnaires de droits, à commencer par celui d’Adobe Digital Edition. Bref, tout est fait pour que le lecteur de livres numériques n’ait rien à lire; ou rien à lire sans devoir faire un incroyable micmac logiciel pour convertir/adapter/ripper/exporter les livres numériques. Bref, il est souvent plus simple, plus rapide et plus fiable de pirater un livre numérique que de l’acheter!

J’adore le livre papier. J’en possède plus de mille. Mais mes conditions de lectures font que le livre numérique est pour moi bien plus pratique. Je suis prêt à payer mon livre numérique au même prix qu’un livre papier; à condition que comme ce dernier, j’en sois le propriétaire et que je puisse le lire dans toutes les conditions; c’est à dire sur tout périphérique électronique. Il se doit donc d’être pérenne; je ne veux pas payer le prix fort pour un livre numérique dont je ne trouverai plus aucun lecteur compatible dans 15 ans. Or, avec les DRM, les formats propriétaires, c’est le cas aujourd’hui; les livres numériques sont pratiquement au même prix que les livres papier (le coût d’impression et de distribution étant relativement faible, sur le prix total d’un livre; c’est normal). Mais ce livre, souvent, devient illisible parce qu’on change de marque de liseuse, ou simplement parce qu’on n’a plus accès à son compte de gestion DRM (merci Adobe d’avoir été si minable que mon compte chez toi a été piraté en même temps que des milliers d’autres et mis à la disposition de tous sur Internet).

Bref; entre formats incompatibles, DRM, et autres limitations d’usage, c’est l’industrie littéraire qui est principalement responsable du semi-échec commercial du livre numérique. Si le livre numérique ne se vend pas, c’est parce que tout est fait pour ne pas le vendre. C’est tellement compliqué de vouloir acheter et lire légalement un livre numérique que le réflexe est de voir si le livre n’est pas disponible en version piratée: pas de DRM, pas de restriction d’usage, pas de problèmes de compatibilité.

Je lis sur cinq périphériques: Kobo Aura H2O, Mac, iPad, iPhone et livre papier. Pouvoir lire le même livre, honnêtement acheté, sur le bon périphérique au bon moment, c’est mission impossible. Alors il ne faut pas s’étonner que le livre numérique peine à décoller, quand tout l’establishment cherche à l’abattre.

A lire sur le même sujet: http://linkis.com/com/4bnBa


Test de la liseuse Kobo Aura H2O

Ma liseuse Kobo Aura HD (testée ici) a rendu l’âme après 56 heures de lecture. Le défaut de fabrication étant pris par la garantie, elle m’a été remboursée. Entre-temps, une nouvelle liseuse est arrivée sur le marché: la Kobo Aura H2O.

Le H2O est naturellement une référence à l’eau. Cette tablette est en effet étanche! Elle est même certifiée IP67 (30 min d’immersion dans 1 mètre d’eau). L’étanchéité est assurée par un petit couvercle caoutchouté qui recouvre le connecteur USB, le bouton de reset et le lecteur de carte Micro-SD, ainsi que par un joint d’étanchéité tout autour de l’écran.

Une liseuse étanche, cela peut paraître anecdotique, mais en réalité, cela change tout! Pour commencer, on peut lire dans son bain, sans mauvaise conscience. La liseuse étant un appareil mobile par excellence, on ne craint plus ni la pluie, ni la tasse de café qui se renverse dessus et encore moins le sable de la plage! Au pire, on la passera sous le robinet pour la nettoyer… Plus de risque de griffer l’écran en voulant enlever des grains de sable. Du coup, elle prend aussi avantageusement la place des livres de recettes à la cuisine.

Par rapport à la Kobo Aura HD, plusieurs autres modifications sont à noter:

  • L’écran est de la dernière génération; un E-Ink Carta de 6.8’’ pour être précis. Et là, j’avoue avoir été conquis immédiatement. L’écran de l’Aura HD était déjà bon, mais là, c’est presque blanc! Il n’y a plus cette teinte grise dans le fond. Le contraste est donc vraiment bon; et avec l’éclairage à fond, on est très proche du blanc.
  • Le bouton pour allumer l’éclairage a disparu, pour laisser place à un réglage en glissant le doigt le long du côté gauche de l’écran. Il ne reste que le bouton d’allumage et d’extinction. Ce dernier n’est plus le truc cheap de l’Aura HD, mais un bouton poussoir agréable.
  • Fini le bel emballage et le magnifique câble USB de l’Aura HD. La H2O est livrée dans une boîte en carton traditionnelle, avec un câble micro-USB non moins traditionnel.
  • La qualité du plastique a aussi été modifiée. Le plastique mat, très beau, mais qui garde trace de toutes les empreintes, a laissé la place à un plastique plus brillant, assez agréable au touché et plus simple à nettoyer. A noter que la forme de la coque est différente; une fourre pour la Kobo Aura HD n’est donc pas compatible avec l’Aura H2O (j’ai donc une fourre presque neuve pour Aura HD à vendre, si jamais). Personnellement, étant gaucher, j’ai l’impression d’avoir mieux en mains la H2O que l’HD. Lesnumeriques.com, dans son excellent test  regrette que le plastique s’altère au bout d’une semaine. Je n’ai rien constaté de tel, après un mois d’utilisation.
  • Enfin, l’Aura H2O est un peu plus légère que la HD (42 grammes tout de même!).

Dernier détail… mais qui explique peut-être aussi la panne de ma HD: le processeur, pourtant similaire sur les deux liseuses est bien plus véloce et réactif sur l’H2O que sur l’HD. Plus besoin d’attendre presque une minute que la liseuse s’allume. C’est presque instantané. Mais dans la mesure où sortie du carton, j’ai commencé à avoir des ennuis et des soucis de réactivités avec ma HD (en dehors de cela, une excellente liseuse), et qu’elle a fini par ne plus réagir du tout, je suppose qu’il s’agissait d’un défaut de fabrication; un autre modèle HD devant être tout aussi rapide que la H2O.

Même privé de liseuse durant un long mois, je ne le regrette pas du tout; cela m’a permis de passer sur ce nouveau modèle, encore plus abouti et agréable à utiliser. Ma Kobo Aura H2O est maintenant au centre de mon activité de lecture. Après plus de 1’000 pages lues dessus, je ne ressens ni fatigue oculaire, ni n’ai rencontré le moindre problème.

Prix: 199.-


Dossier liseuse – épisode 3: test de la Kobo Aura HD

Faire un choix sur le marché des liseuses n’est pas une chose facile. Il existe heureusement de nombreux comparatifs et tests comme ici, , ou ici. La meilleure chose à faire est de commencer par définir ses exigences. Voici les miennes commentées:

1. Lecture du format ePub.

Le format ePub est le plus courant pour les livres électroniques. Souvent, les éditeurs proposent sur leur site des élivres aux formats PDF et ePub. Si la mise en page en PDF est statique et ne peut être modifiée (ce qui est le but de ce format), ce qui rend sa lecture souvent pénible sur les petits écrans des liseuses, ce n’est pas le cas du format ePub. Il s’agit d’un format ouvert, permettant d’adapter la mise en page facilement, tout en variant la taille de la police, par exemple. C’est le format le plus souple et le mieux adapté, à mon avis, aux liseuses. Or, il exclut d’office toutes les liseuses Kindle, d’Amazon. En effet, ces dernières sont dédiées presque exclusivement à la lecture de contenus achetés sur leur plate-forme et ne reconnaissent pas le format ePub. Alors s’il faut bien reconnaître la richesse de contenu de la librairie Kindle d’Amazon, il faut aussi penser à ses pratiques détestables. Du coup, j’achète en général mes élivres directement sur le site de l’éditeur, plutôt que de passer par Amazon. Et ces derniers sont le plus souvent au format ePub.

2. Qualité et taille de l’écran

Je ne recherche pas l’hypermobilité, mais la qualité de lecture, la plupart des liseuses ont un écran de 6 », qui leur permet d’avoir une taille adaptée à une poche. Pour ma part, j’ai préféré un écran plus grand et de qualité.

3. L’éclairage

Lisant souvent le soir au lit, l’éclairage de l’écran est une condition indispensable. Et même en journée, l’éclairage rend service. Il faut aussi se veiller à avoir un éclairage uniforme, sans variations d’intensité sur des parties d’écran.

4. La possibilité d’augmenter la capacité de la liseuse

La plupart des liseuses sont maintenant proposées avec une mémoire intégrée de 4Go. Or, certains livres peuvent être particulièrement lourds, en particulier au format PDF. La présence d’un port pour une carte micro-SD était donc indispensable.

Au final, mon choix s’est fait entre la PocketBook Ultra et la Kobo Aura HD. C’est cette dernière que j’ai choisie, en particulier pour son écran plus grand. La PocketBook Ultra reste néanmoins un choix très intéressant: excellent écran, appareil de photo avec OCR (reconnaissance de caractères), lecteur audio…

 

Kobo Aura HD

 

kobo

 

Caractéristiques:

  • Taille: 175,7 x 128,3 x 11,7 mm
  • Poids: 240 g
  • Processeur: 1 GHz ; processeur 20 % plus rapide que les autres liseuses leaders sur le marché.
  • Affichage: Écran Pearl E Ink WXGA+ 6,8 pouces, résolution 265 PPP, 1440 x 1080
  • Éclairage: Technologie ComfortLight intégrée avec revêtement extra-fin pour une meilleure durabilité. Diffusion homogène de la lumière.
  • Boutons: Allumer/éteindre la liseuse, allumer/éteindre l’éclairage
  • Connectivité: Wi-Fi 802,11 b/g/n et Micro USB
  • Capacité de stockage: 4 Go. Possibilité d’extension jusqu’à 32 Go avec une carte Micro SD.
  • Prix: 220 CHF

Formats supportés:

  • eBooks : ePub, PDF et MOBI
  • Images : JPEG, GIF, PNG et TIFF
  • Texte : TXT, HTML, XHTML et RTF
  • Bandes-dessinées : CBZ et CBR

Premières impressions

La Kobo Aura HD est livrée dans un petit carton très sobre.

Carton de la Kobo Aura HD

Carton de la Kobo Aura HD

A l’ouverture, autant dire qu’on est face à la simplicité: la tablette, quelques papiers et un câble USB. A noter qu’il ne s’agit pas d’un câble générique, mais d’un beau câble, avec un revêtement tressé. Le ton est donné: on est dans le haut de gamme.

Kobo Aura HD et câble

Kobo Aura HD et câble

Au toucher, la Kobo Aura HD est très agréable: le plastique est doux, d’excellente qualité, ne glisse pas et est mat. Si ce dernier point contribue à l’impression de qualité et évite les reflets, il a aussi malheureusement le défaut de rendre visibles les traces de doigts.

La Kobo Aura HD tient bien en main

La Kobo Aura HD tient bien en main

Le dos de la Kobo Aura HD est… étrange. Il n’est pas plat comme le serait celui d’une tablette, mais présente une sorte de vague asymétrique qui, outre son effet des plus esthétique, permet une prise en main optimale, et cela autant de la main droite que de la main gauche.

Kobo Aura HD de dos

Kobo Aura HD de dos

La taille de la liseuse est naturellement supérieure à ce qu’on a l’habitude de voir. La cause est naturellement à chercher vers l’écran de 6.8 ». En comparaison d’un iPad, la taille de la Kobo Aura HD reste néanmoins tout à fait raisonnable.

Comparaison de taille iPad - Kobo Aura HD

Comparaison de taille iPad – Kobo Aura HD

Au niveau de l’écran: rien à redire. Le contraste est excellent, même si le fond de l’écran est un peu gris. La finesse du texte est excellente; la qualité de l’écriture aussi.

L'écran de la Kobo Aura HD

L’écran de la Kobo Aura HD

Gros plan sur l'écran

Gros plan sur l’écran

L’affichage des images est tout à fait correct.

Rendu photo sur l'écran de la Kobo Aura HD

Rendu photo sur l’écran de la Kobo Aura HD

L’éclairage est parfaitement uniforme. Le réglage de l’intensité permet de réduire l’éclairage suffisamment pour rendre la lecture dans le noir complet agréable, sans fatigue oculaire excessive. J’ai lu dans le noir complet durant plusieurs heures sans aucun problème ni aucune gêne.

L’antireflet de l’écran est efficace, permettant la lecture en plein soleil ou à proximité d’une source de lumière. Enfin la taille de l’écran rend la lecture particulièrement agréable. On peut afficher du texte en gros avec suffisamment de mots par ligne pour ne pas avoir besoin de continuellement passer d’une page à l’autre.

L’usage de la liseuse est fluide et agréable. La page d’accueil reprend l’esprit des tuiles de Windows 8. C’est un peu déstabilisant au début, mais on s’y fait vite.

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La page d’accueil de la Kobo Aura HD

A noter la présence du service Pocket, qui permet, grâce à un plug-in sur son navigateur, d’envoyer sur la Kobo des articles ou pages web à lire plus tard. J’ai créé un compte, et y suis depuis devenu accro! Durant la journée, j’accumule les articles, que je lis tranquillement le soir venu.

Parmi les autres fonctions, il faut citer les anecdotiques supports de Facebook, pour partager notre activité littéraire, ainsi que des systèmes de statistiques et de badges, qui pourraient encourager les lecteurs les moins assidus. Autant dire que cela ne m’est pas utile.

Je regrette par contre l’absence de support de Dropbox. Espérons qu’on le trouve dans une prochaine version du firmware.

 

Fonctionnement

Le fonctionnement de la liseuse est des plus simples: on la branche à son Mac et elle monte comme une clé USB. Il suffit de glisser ensuite les élivres dessus pour les y copier. L’enfance de l’art; la simplicité poussée à son maximum; l’antithèse d’un iPad!

L’une des fonctions les plus intéressantes d’une liseuse est la possibilité de paramétrer le texte. La Kobo Aura HD y fait honneur: réglage des marges, de l’interligne, de l’alignement, de la taille de la police et bien sûr choix de la police. Excellente surprise: la Kobo Aura HD intègre d’origine deux polices spéciales pour les lecteurs dyslexiques!

Police pour dyslexiques sur la Kobo Aura HD

Police pour dyslexiques sur la Kobo Aura HD

Les réglages avancés permettant même de régler l’épaisseur ou la finesse des caractères. Si on ajoute l’éclairage pour augmenter le contraste, le choix de la police, de sa taille, de l’interligne, il ne manque qu’un réglage de l’espacement des lettres entre-elles pour avoir l’outil idéal pour tout lecteur en situation de handicape visuel!

 

Librairie Kobo

A noter qu’il existe une application Kobo pour Mac (et PC), mais à part pour la configuration initiale, la mise à jour et l’achat de livres sur la librairie en ligne Kobo, elle ne sert à rien. Impossible de gérer, trier, classer les livres depuis cette application.

Quand à la librairie en ligne Kobo, elle est aussi peu pratique et minable que celle de l’iBook Store. Tout comme elle, impossible de sélectionner les livres que dans une langue (au hasard… le français). Pire: le moteur de recherche est en dessous de tout! Petit exemple:

On voit bien sur l’image suivante la présence de Cinquante nuances de Grey »

Kobo Desktop

Mais si je fais une recherche avec comme mot clé « grey », qui pourtant est dans le tire, voilà ce que cela donne:

Kobo Desktop-1

Et n’espérez pas trouver le Seigneur des Anneaux de Tolkien dans la boutique Kobo. Par contre, si vous êtes amateur de romans de gare à l’eau de rose, ou de romans érotiques (pudiquement classés sous la rubrique littérature sentimentale), vous trouverez tout ce que vous voudrez. C’est clairement le choix de la rentabilité sur celui de la culture qui a été fait. On a un choix de supermarché et pas un choix de librairie!

Petite anecdote amusante: les sous-catégories de la littérature sentimentale m’apprennent qu’il existe une littérature sentimentale chrétienne et de la science-fiction romantique

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Bref, inutile de nous attarder sur l’application et la librairie en ligne Kobo.

 

A noter enfin que dans les fonctions en beta-test, on trouve un navigateur web (qui a de la peine à afficher les images) et des petits jeux… de quoi dépanner.

 

Conclusion

La Kobo Aura HD est sans contestation une excellente liseuse, même si son interface sous forme de tuiles est encore perfectible. Son utilisation est des plus simples (il n’y a en tout et pour tout que deux boutons! L’un pour l’allumage-extinction et l’autre pour l’éclairage), mais c’est sans conteste son écran, d’une taille idéale et d’excellente qualité qui en fait un très bon choix.


 

Ajout du 7 septembre 2014

 

Bilan de la Kobo Aura HD après quelques mois

Alors que Kobo vient de lancer sa Kobo Aura H2O, le même modèle que la HD, mais étanche, il est temps de faire un petit bilan après quelques semaines d’utilisation.

Les +

La qualité est bien au rendez-vous et les promesses d’autonomie aussi. L’écran est vraiment excellent, même lors de longues heures de lecture d’affilée. Le système de statistiques avec des badges de récompense est sympa, mais mériterait d’être plus étendu. Je n’utilise pas le système d’annotations, mais j’apprécie le dictionnaire intégré. L’intégration du service Pocket est aussi excellente. On peut d’un clic tagueur un article intéressant sur son ordinateur pour le lire plus tard sur sa liseuse.

Les –

Il n’y a rien à attendre du magasin en ligne Kobo. Le choix est assez misérable, les recherches sont peu efficaces et l’expérience d’achat n’est pas très agréable.

Pour ce qui est de l’appareil même, je regrette un peu que le plastique laisse autant voir les traces de doigts; même si au niveau de l’écran, il n’y a pas de problème. La gestion dans les livres dans les collections personnelles est fastidieuse. Il faut sélectionner chaque livre individuellement. Cela va quand on a dix élivres. Mais quand on en ajoute 300 d’un coup, c’est autre chose. A ce sujet, à chaque ajout de livre, la liseuse modifie le catalogue. Si cela est plutôt rapide pour quelques livres à la fois, cela peut prendre plus d’une demi heure lorsqu’on en ajoute 300 d’un coup.

Dernier petit problème à relever: à l’allumage, le Kobo me dit régulièrement que ma carte micro-SD de 32 Go n’est pas reconnue et doit être formatée. Une fois le message validé, la carte est pourtant parfaitement lisible.


Dossier liseuse – épisode 2: liseuse vs livre

À quoi bon utiliser une liseuse, quand il existe des livres?

Comparer un livre à une liseuse est aussi absurde que de comparer une voiture à un camion!

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Si le but est le même (la lecture), le moyen d’y parvenir diffère sensiblement. Cette comparaison est d’autant plus absurde que le livre est un terme générique qui regroupe aussi bien un Harlquin en poche que l’intégrale de Ramuz à la Pléiade, tout comme le terme de voiture regroupe les véhicules qui vont de la Lada à la Ferrari.

Si j’insiste sur cette métaphore, c’est que la liseuse a un côté utilitaire. En effet, elle sert à la lecture massive, sans rechercher le contact rugueux ou sensuel de la page de papier, son odeur caractéristique ou ses éventuels problèmes d’impression.

En ce qui concerne la dimension, on est à égalité: une liseuse est en général de la taille d’un gros livre de poche, en plus fin et bien souvent plus léger que le livre. C’est au niveau contenu que tout change. La plupart des liseuses récentes possèdent une mémoire interne de 4 Go, souvent extensible à l’aide de carte micro-SD. La capacité de stockage de ces liseuses fait qu’on se promène avec l’équivalent d’une bibliothèque entière sur soi.

Ainsi, quand je suis au travail, j’ai dans ma petite liseuse une vingtaine de livres de référence sur Arduino. Au format papier, ces livres sont encombrants et lourds. Là, ils tiennent dans 250 grammes. À cela s’ajoute la possibilité d’annoter les livres, mais surtout de disposer d’un moteur de recherche. Ainsi, quand un élève me pose une question pour laquelle je n’ai pas de réponse, je suis en mesure de faire une recherche facilement dans mes documents de référence.

À la maison, mes rangées de bibliothèques Billy souffrent d’un gros problème: elles n’arrivent plus à absorber l’énorme quantité de livres. Ils sont donc parqués en double, voire triple file sur les rayons! Et je déteste jeter un livre lu, car j’apprécie souvent de les relire après quelques années. Là aussi, la liseuse permet de résoudre ce problème.

Un autre point intéressant est l’éclairage de l’écran. Ainsi, même en condition de faible luminosité, la lecture reste confortable. Y compris dans le noir total. C’est idéal pour ne pas réveiller la personne qui dort à côté de soit, lorsqu’on veut lire les nuits d’insomnie.

Enfin, le dernier point, et sans doute le plus important pour certains: la possibilité de paramétrer le texte dans les livres au format ePub: choix de la police, taille de la police, interligne, épaisseur de la police… vous comprendrez que pour des personnes souffrant d’une déficience visuelle, c’est idéal. Certaines liseuses ont même une fonction de lecture du type audiobook intégrée. Ces fonctions sont aussi très utiles pour les personnes souffrant de dyslexie; d’autant plus que ma liseuse est équipée de base des polices Dyslexie et OpenDyslexie! Quand on compare la souvent piètre qualité d’impression des livres de poche, la lecture sur un écran de bonne qualité, avec un texte formaté exactement à ses besoins est bien plus agréable, même quand on est un lecteur sans handicape.

En conclusion, je l’affirme haut et fort: il n’y a pas lieu de déclencher une guerre de religion entre les lecteurs de livres et les lecteurs sur liseuses. L’un n’exclut pas l’autre. Je continue à lire tout autant des livres depuis que j’ai ma liseuse… seul mon iPad prend la poussière…


Dossier liseuses – épisode 1: liseuse vs iPad

La rentrée des classes n’est pas la seule à se rapprocher; il y a aussi la rentrée littéraire. C’est l’occasion de revenir une nouvelle fois sur un sujet qui me tient à cœur: le livre électronique. J’ai déjà abordé ce sujet en son temps dans trois chroniques disponible ici.

(Note du rédacteur: à partir d’ici, je vais me permettre une petite coquetterie littéraire en ne parlant plus de livres électroniques ou de ebooks, mais de élivres.)

Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur l’outil de lecture des élivres: la liseuse. Je vois tout de suite poindre votre question: pourquoi une liseuse, alors que mon iPad (ou toute autre tablette) peut lire des élivres dans à peu près tous les formats?

La réponse est triple:

  1. Le type d’écran d’une liseuse n’est pas du tout le même et n’est pas rétroéclairé
  2. L’autonomie de la batterie est très (très!) largement supérieure à celle d’une tablette
  3. Le poids

L’écran

Commençons par l’écran. Celui des tablettes est en général un écran LSC rétroéclairé. Sa qualité dépend de sa résolution. Ainsi, les écrans des dernières générations d’iPad (à l’exception du modèle Mini d’entrée de gamme) disposent d’un écran Retina, qui permet d’afficher du texte, même petit, sans le moindre pixel visible. C’est un atout indéniable à porter au crédit des iPad. Le problème ne se situe donc pas à ce niveau. Il faut aller le chercher dans le fonctionnement technique intrinsèque des écrans LCD: le rétroéclairage. Ainsi, un écran de tablette est similaire dans son fonctionnement à celui d’un téléviseur: il émet de la lumière. Il est en effet composé de minuscules sources de lumière. Cela amène deux désavantages.

Le premier est qu’en plein soleil, l’écran d’une tablette est illisible. En effet, la luminosité ambiante est supérieure à celle émise par l’écran, qui devient peu contrasté (au mieux), voire illisible. L’écran brillant renforce enfin cet effet!

Source: http://www.ebouquin.fr/2010/04/07/lipad-completement-illisible-en-plein-soleil/

Le second est la fatigue oculaire qu’induit la lecture sur un tel écran, en particulier dans des endroits sombres. Lorsqu’il fait complètement nuit (et que je lis sur l’iPad au lit, sans lumière, pour ne pas déranger ma femme), même en réglage nuit et avec la luminosité la plus faible, la brillance de l’écran est souvent trop importante pour permettre une lecture confortable.

iPad en mode nuit

iPad en mode nuit

Sur une liseuse, la technologie d’écran est différente: l’écran est mat, sans rétroéclairage, tel que le serait une page de livre.

Kindle

Kindle

Ces écrans sont appelés e-ink ou, en français papier électronique. Contrairement aux écrans LCD, ils utilisent la lumière ambiante, réfléchie. Les modèles de liseuses les plus récentes sont équipés d’écrans de grande qualité, offrant une résolution très confortable, ainsi qu’un excellent contraste entre le fond de la page et le texte. Sur les modèles les plus anciens ou bas de gamme, le fond de l’écran est très souvent grisâtre. Ces écrans sont ainsi parfaitement lisibles en plein soleil. Et comme ils sont mats, ils ne réfléchissent pas les alentours. Enfin, pour les lecteurs de nuit, la plupart des liseuses récentes sont équipées d’un éclairage. Celui-ci est incident, c’est-à-dire qu’il éclaire l’écran par en dessus, comme le ferait une lampe de chevet.

Il faut par contre noter qu’à de très rares exceptions prêtes, les écrans e-ink sont en noir et blanc. Si cela convient parfaitement pour la lecture de livres, il est vrai que la bande dessinée y perd beaucoup.

L’autonomie

La technologie d’écran a aussi un fort impact sur l’autonomie. En effet, l’écran ne consomme que lorsqu’il y a un changement de page. Une fois la page affichée, elle ne nécessite aucune consommation (à l’exception de l’éventuel éclairage). Par ailleurs, le système d’exploitation est léger et simplifié. L’absence de fonctions vidéo implique qu’il n’y a pas besoin d’une débauche de puissance, gourmande en électricité. Tout ceci confère aux liseuses des autonomies qui peuvent dépasser plusieurs semaines. C’est l’un des avantages de l’hyperspécialisation des liseuses: il n’est pas nécessaire de dimensionner les composants pour une grande variété de tâches (surf, jeu, vidéo…). Les liseuses ne servent qu’à lire, mais elles sont optimisées pour cela.

Le poids

Lorsqu’allongé, il faut tenir son iPad à bout de bras pour lire, cela devient vite pénible. L’iPad le plus léger fait 312 grammes. Le plus lourd pèse 662 grammes. C’est beaucoup trop lourd pour lire agréablement. À côté, il est évident que les liseuses font « cheap », avec leurs boîtiers en plastique. Mais quelle légèreté! Un Kindle pèse moins de 170 grammes. Le Kobo Aura HD, avec son grand écran, ne pèse que 240 grammes. On se rapproche sensiblement du poids d’un livre de poche.

Conclusion

Il faut, pour terminer ce premier épisode, aussi parler du prix. Celui d’une liseuse débute à moins de 100.- pour l’entrée de gamme. Pour 200.-, on touche déjà à du haut de gamme. Cumulé avec les arguments précédents, la liseuse a donc de nombreux avantages sur les tablettes… pour peu qu’on soit un lecteur assidu. Le lecteur occasionnel, s’il possède déjà une tablette, s’en satisfera très bien. Enfin, il ne faut pas oublier que sur une liseuse qui ne permet pas de se connecter à Facebook, de jouer à Angry Birds ou de recevoir des messages, les occasions d’être distrait de sa lecture (en particulier par les notifications push) sont bien plus faibles!

Le match entre la liseuse et l’iPad se résume entre un match entre une spécialiste et un généraliste. Ce dernier fait tout, le mieux possible. La spécialiste fera ce pour quoi elle est prévue à la perfection, mais ce sera tout. Ainsi, seul votre volume de lecture et les conditions dans lesquelles vous lisez (plein soleil, nuit,…) peuvent orienter votre choix.