Catégorie : OCOM

Les élèves doivent-ils travailler debout?

Quels sont les cours où les élèves travaillent parfois debout? Naturellement les cours d’éducation physique, certains cours de musique, d’économie familiale ou de travaux manuels. Mis à part cela, la journée d’un élève se passe assis derrière son bureau. Si cela est un vrai calvaire pour les élèves souffrants d’hyper-activité, c’est aussi adopter une posture passive.

Ma salle de classe est particulière. Elle est petite et encombrée: postes de soudures, quelques imprimantes 3D, la table de défis de robotique, les armoires pour le matériel… Les chaises prennent beaucoup de place et empêchent des déplacement aisés. Par ailleurs, il n’y a qu’une douzaine de chaises et 4 tabourets. Cela suffit pour mes cours d’OCOM Technologie, où je n’ai en général que 12 élèves au maximum. Mais impossible pour une classe complète de venir travailler. Pourtant, cette salle est bien équipée: un écran plat, une Apple TV, un chariot avec 20 Macbook Pro dernière génération.

Voici la salle, il y a quelques années. Ces derniers temps, il y avait 4 groupes de 8 tables.

Quelle solution? La plus simple: supprimer les chaises. Cela signifie donc des tables assez hautes pour travailler debout. Cela conforte aussi une autre observation: devant un poste de travail fixe, du style iMac, un élève se tient relativement bien. Mais avec un portable, dont le positionnement est bien plus souple, l’élève s’avachit; jusqu’à se vautrer. J’en étais au point que j’avais des élèves presque couchés sur leur chaise, les pieds sur une autre chaise. Ils adoptaient une position complètement passive devant l’écran, alors qu’au contraire, je recherche un travail dynamique, des échanges, des interactions. En effet, ma pédagogique est basée sur le projet; individuel et par groupes. Malgré les remises à l’ordre, l’élève-type se ré-avachissait à nouveau après un court délai.

Pourquoi? L’ado est réputé mou. Mais à ce point, on frôlait l’état de limaces. Et surtout, quelle différence de position devant un élève devant un iMac ou un portable! Et puis, j’ai regardé ma famille. On n’a pas d’ordinateur fixe (à part les serveurs). On travaille sur des Macbook et des iPad. Il n’y a que moi qui possède un dock, avec écran, clavier et souris pour mon portable, dans mon bureau; un poste de travail fixe. Sinon, où utilise-t-on nos appareils mobiles? Sur le canapé, le fauteuil, sur une chaise, les pieds sur une autre. Nos élèves, à de rares exceptions près (les gamers hardcore, par exemple), ne possèdent pas d’ordinateur fixe, mais un portable ou une tablette, qu’ils utilisent partout sauf sur un bureau. Je pense que nos élèves, en présence d’un ordinateur portable ou d’une tablette à l’école, reproduisent leur position habituelle avec ces appareils.

Pour désencombrer et dynamiser les élèves, la solution paraît donc simple: il faut supprimer les chaises! Mais pour cela, il faut du mobilier adapté. Tout enseignant qui travaille avec de l’informatique a déjà dû se pencher sur le clavier d’un élève pour corriger quelque chose. Et c’est non seulement inconfortable, mais aussi difficile de travailler, penché sur une table. Il faut donc une table assez haute, pour pouvoir s’y accouder, comme à un bar.

Il existe de superbes tables, réglables en hauteur et sur roulettes.

Source: https://www.ch.ergotron.shop/ergotron-learnfit.html

Mais une table par élève reviendrait à ré-encombrer ma classe. Et surtout, il n’y a pas la place pour un travail en groupe collaboratif. Mes élèves travaillent, par exemple, en groupe avec des Lego Mindstorms, deux ordinateurs portables, des feuilles, du matériel. Ils doivent pouvoir se regrouper autour d’une grande table, ronde si possible afin de favoriser les échanges et la collaboration.

A ce stade de ma réflexion, j’en suis à des constats purement empiriques. J’ai donc commencé à faire quelques recherches. Et je suis arrivé sur ce sujet de France2:

Puis j’ai lu ces articles:

J’ai enfin découvert ce livre: Get Up! : the Dire Health Consequences of Sitting and What We Can Do About It du Dr. James A. Levine.

Travailler debout permettrait donc d’améliorer les capacités neurocognitives des élèves, mais aussi de lutter contre l’obésité infantile… et de désencombrer ma classe! Par contre, il n’est pas prévu d’en arriver à cette extrémité: https://ecolepositive.fr/bouge-ta-classe-un-projet-innovant-pour-booster-lapprentissage-en-classe/

Mon cours, et donc ma salle, est un peu mon laboratoire pédagogique. J’y ai testé avant de les promouvoir au niveau de l’école vaudoise et romande de nombreuses technologies: la robotique pédagogique (il y a 11 ans de cela), la programmation sur Arduino, l’impression 3D, la découpe laser,… J’ai donc fait, il y a quelques années, la demande d’achat de 6 tables rondes et hautes à la commune. Demande refusée plusieurs années de suite, jusqu’à ce qu’elle soit acceptée cette année. Le choix s’est porté sur des tables rondes de 1m de diamètre, réglables en hauteur. Une table ronde pour plusieurs élèves vaut le prix d’une seule table haute telle que présentée au-début de cet article. Elles sont arrivées aujourd’hui. Les élèves m’ont aidé à la mise en place et à choisir l’emplacement des tables. L’idée était d’avoir une classe sans tables alignées; quelque chose de plus organique et déstructuré. Et voici le résultat:

On peut se déplacer facilement. Les élèves de 9H qui ont testé les tables aujourd’hui ont globalement apprécié. Il faut dire que mon cours ne dure que 90 minutes. Je me réjouis de voir ce que cela donnera avec mes autres élèves. Les retours de mes collègues qui vont utiliser la salle seront aussi très intéressants.

J’ai gardé 4 tabourets, pour les postes de soudure. Ils serviront aussi pour les élèves blessés ou plâtrés. Les tables peuvent se régler en hauteur pour être utilisées en position assise. L’enseignant dispose encore d’un bureau standard, avec un iMac. Mais étant équipé d’une Apple Tv, je ne suis que peu assis; je profite de la mobilité offerte par cet outil pour travailler debout (jusqu’à maintenant sur ma table de robotique, haute), avec mon propre ordinateur portable ou mon iPad.

Dernier point: ma salle de technologie (appelée SRO, soit Saturne Robotique, du nom du collège de la fonction première de la salle) est aussi la rédaction du journal de l’école, Le 1024, qui a rédigé un article sur ces futures tables. J’espère que nos journalistes en herbe feront un article critique et argumenté dans quelques semaines.

Un tout grand merci à Sylvette, notre cheffe de service des écoles ainsi qu’à la Commune d’Ecublens pour nous permettre de réaliser cette nouvelle expérience.


La machine de Rube-Goldberg d’Ecublens

Je me rends compte que je n’en ai pas parlé ici (par contre, j’en ai parlé là). Les élèves des OCOM Technologie et Travaux Manuels de l’EPS Ecublens se sont rendus au Makerspace de Renens pour réaliser une machine de Rube-Goldberg pour arroser une plante à l’aide d’un smartphone, sous la direction de Marc Wettstein. 

Les 18 élèves ont été répartis en 4 groupes. Un groupe par table. Obligation donc entre les groupes de collaborer et de se coordonner pour se transmettre le mouvement d’une table à l’autre. Voici le résultat.

Une machine de Rube Goldberg est une machine qui réalise une tâche simple d’une manière délibérément complexe, le plus souvent à l’aide d’une réaction en chaîne. Elle tire son nom du dessinateur américain Rube Goldberg (1883-1970) (source Wikipedia). Quelques exemples, présentés aux élèves sont disponibles ici: http://www.mitic.education/files/Rube_Goldberg


Mise à jour du cours « Arduino à l’école »

A temps pour la rentrée! Voici une nouvelle mise à jour du cours « Arduino à l’école ». De quoi apprendre les bases de l’électronique et de la programmation en OCOM.

Au menu:

  • Le potentiomètre
  • Le servo
  • De nouveaux exercices
  • De nombreuses corrections

Télécharger le cours


[Livres] Sylvia présente : Super Projets Arduino

Il n’est pas commun qu’un livre sur Arduino soit écrit par une jeune demoiselle. Mais ce n’est pas n’importe quelle demoiselle; Sylvia est déjà une figure reconnue dans le mouvement maker. Ce petit livre, très coloré, superbement illustré, s’adresse clairement aux enfants; mais les adultes débutants sur Arduino y trouveront tout autant leur compte. Comme le titre l’indique, il ne s’agit pas d’apprendre à programmer sur Arduino, mais d’approcher ce monde avec de petits projets qui, mine de rien, vont parfois assez loin. Une réussite.

Sylvia présente : Super Projets Arduino

Sylvia Todd

Editions: First Interactive

ISBN: 978-2412023891

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[Livre] L’électronique pour les kids

Il est parfois difficile d’aborder et de faire comprendre les notions d’électricité et d’électronique aux élèves. C’est là que le livre L’électronique pour les kids vient apporter une approche intéressante: on ne s’embarrasse pas d’Arduino et de programmation.

 

Ainsi, presque l’entier du premier tiers du livre, soit la partie 1, est consacré à l’électricité. De manière simple et pédagogique, l’enfant comprend ce qu’est l’électricité. La seconde partie permet la découverte des différents composants électroniques au travers de petits circuits, dont certains sont soudés. Enfin, la troisième partie est une approche du monde numérique, mais par l’électronique. Et c’est cette partie, elle est géniale! On aborde les circuits logiques, le binaire…

Ce livre est à mon avis indispensable pour renouveler l’étude de l’électricité durant les cours de sciences, mais aussi un bon livre de référence pour les cours de programmation sur Arduino.

L’électronique pour les Kids

Øyvind Nydal Dahl

Editions Eyrolles

ISBN: 9782212118629

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Cours « Arduino à l’école »: mise à jour, février 2018

Le cours Arduino à l’école a été mis à jour. Le voici dans la version 4.3 de février 2018. Au menu: des corrections, l’ajout de nouveaux exercices avec la photorésistance, le bargraphe et l’affichage 8 digits. Et surtout, tout ce qu’il faut pour construire en classe une petite station météo.

Le cours est toujours disponible gratuitement sur http://arduino.education.


Robot Sphero SPRK+ et pédagogie

Après avoir découvert et essayé le petit Sphero Mini, intéressons-nous maintenant à son grand frère, le Sphero SPRK+ (se prononce spark).

La différence de taille est notoire: le Sphero Mini a la taille d’une balle de ping-pong alors que le Sphero SPRK+ a la taille d’une balle de baseball.

Enfin, le Sphero SPRK+ est constitué d’une coque en polycarbonate dure et transparente qui ne peut pas s’ouvrir. Cela rend le Sphero étanche. Si le polycarbonate résiste bien, il se raie quand même.

L’intérieur du Sphero SPRK est plus sophistiqué que celui du Mini. Il faut dire qu’il y a plus de place.

Vous vous souvenez des tortues Logo? Ici, voici Seymour Papert, à l’origine du langage LOGO et en tant que tels des robots pédagogiques:

Regardez la tortue: elle est elle aussi transparente. Tout comme la dernière version du robot Bee-bot. Le précédent était jaune.

Tout comme le Sphero 2.0 est blanc.

La transparence indique donc que le Sphero SPRK+ est destiné au marché de l’éducation.

L’app Sphero Edu est néanmoins aussi compatible avec le Sphero 2. Dès lors, on peut utiliser le Sphero SPRK+ comme base d’apprentissage de la programmation. Et l’app permet de programmer soit avec une sorte de Scratch, soit en JavaScript. Le passage de l’un à l’autre est du reste transparent; on peut commencer à programmer avec l’interface visuelle, puis voir ce que cela donne en JavaScript!

Ainsi, voici le même programme (se déplacer en carré, avec une boucle), tantôt en version graphique, puis en JavaScript.

Interface graphique de programmation du Sphero

Interface de programmation en JavaScript pour le Sphero

Et par rapport au Sphero Mini, ce sont beaucoup plus de capteurs dont on a accès aux données sous forme de fichier .csv et de graphiques:

  • Emplacement
  • Orientation
  • Gyroscope
  • Accéléromètre
  • Vélocité
  • Distance

Et il est possible de jouer avec tout cela. Y compris dans l’interface graphique. Voici ce à quoi on a accès:

 

Autant dire qu’on en a pour un moment avant de faire le tour. On a des possibilités, au niveau de l’interface graphique, aussi riches qu’un Mindstorms ou un Mbot ou tout autre robot se programmant avec Scratch.

Mais n’oublions pas un élément important: les Sphero ne peuvent être exploités qu’avec des tablettes et smartphones. L’avantage est la très grande rapidité de mise en oeuvre et l’hypermobilité. À condition d’avoir des tablettes…

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Sphero Mini: un outil pédagogique?

L’entreprise américaine Sphero commercialise depuis quelques années une petite boule robotisée appelée Sphero (mais aussi des droïdes Star Wars comme BB8). Ces petits robots se pilotent à l’aide d’une tablette ou d’un smartphone.

Si le Sphero conventionnel à la taille d’une balle de baseball, le Sphero Mini, dernière venue, a la taille d’une balle de ping-pong. Surtout, son prix est près de trois fois inférieur à celui du Sphéro SPRK+ (moins de 60.- pour la Mini, alors que la SPRK+ est proche des 170.-). Petit prix, petite taille, mais tout d’une grande, comme cette petite vidéo publicitaire le montre.

Car oui, outre les activités ludiques, Sphero a développé une plateforme éducation; les Sphero (y compris les modèles droïdes Star Wars) peuvent se programmer avec une plateforme proche de Scratch ou directement en JavaScript. Il est même possible de définir une trajectoire en la dessinant! Les possibilités s’étendent donc de l’enfantine au gymnase!

Et là, je dois dire que c’est vraiment bien conçu. Voici un petit exemple: le carré, avec changement de couleur (oui, parce qu’il y a des LEDs RGB dans les Sphero).

Et voici le même carré, avec une boucle et une variable définissant la direction et s’incrémentant de 90° à chaque face

Et comme le Sphero est bourré de capteurs (accéléromètre, gyroscope…), on peut vraiment pousser la programmation en mode graphique très loin; plus loin que ce que permet un Thymio, par exemple, et proche de ce que permettent des Lego Mindstorms; mais pour bien moins cher.

Personnellement, j’aime beaucoup le retour en direct des capteurs sous forme de graphique, lorsqu’on exécute le programme.

Visuellement, c’est très parlant de confronter les données issues des capteurs à la réalité du déplacement. Une autre chose que j’aime beaucoup avec le Sphero, c’est que comme pour le Thymio (et contrairement aux Lego Mindstorms), on peut directement commencer la programmation, sans passer par une phase de montage souvent chronophage et difficile à gérer avec des jeunes élèves. Contrairement au Thymio, par contre, il n’y a pas d’interaction avec l’environnement. Il n’y a, par exemple, pas tous les capteurs de distance du Thymio. On se concentre donc sur la gestion des mouvements.

 En cherchant, j’ai trouvé plein d’activités géniales (et dont beaucoup pourraient être adaptées pour d’autres robots pédagogiques). Surtout, j’ai apprécié les approches artistiques du Sphero. Voici quelques exemples…

Peindre comme Pollock:

Faire du light painting:

On peut aussi utiliser un ou plusieurs Sphero pour réaliser des chorégraphies, comme cet exemple sur Pierre et le loup. Je vous encourage à aller voir le diaporama suivant: https://docs.google.com/presentation/d/1N5fWKOBDAP0DPNH9ZpVppFHrqVeYlbcGH7IZvxzWogQ/edit?usp=sharing

Et si en plus, on a des Sphero et une imprimante 3D, c’est le gros lot:

On trouve de très nombreuses créations en impression 3D pour le Sphero, librement partagée sur Internet: https://www.thingiverse.com/search/page:1?q=sphero.

Celle-ci est particulièrement impressionnante:

 

A part la taille, quelles différences entre le Sphero 2 ou SPRK+ et le Sphero Mini? Les premières sont dotées d’une coque circulaire en polycarbonate qui ne peut pas s’ouvrir. Le Sphero est donc étanche. La recharge se fait par induction. Le Sphero Mini a une coque plus fragile (mais interchangeable le jour où on les trouvera dans le commerce) et la charge se fait par un câble USB. A part cela, l’un comme l’autre permettent de réaliser la plupart des activités pédagogiques. Et le coup de génie, c’est que pour l’enseignant, la prise en main est rapide. La construction d’un cours aussi. L’application Sphero EDU permet à la fois l’enregistrement en tant qu’élèves qu’en tant qu’enseignant. Dans ce dernier cas, on peut créer sa classe, y ajouter ses élèves et gérer ainsi le cours.

Comme je l’ai déjà dit, le Sphero peut s’utiliser de l’enfantine au gymnase. Il permet non seulement de travailler l’introduction au code informatique, mais aussi la créativité, les mathématiques, les sciences… Surtout, il s’agit, comme tous les robots pédagogiques, d’une approche physique et pas abstraite de l’informatique. Aujourd’hui, avec tout ce qui est automatisé autour de nous et l’avènement de l’Internet des objets, il est important de sortir de l’écran et de faire communiquer l’informatique avec le monde réel.

Mais si un petit robot à moins de 60.- pour le Mini ou 160.- pour le SPRK+ est aussi polyvalent, pédagogiquement aussi riche, pourquoi donc est-il quasi inexistant dans les écoles vaudoises? Peut-être simplement parce que son utilisation nécessite une tablette ou un smartphone… deux objets jusqu’ici quasi rigoureusement bannis de nos classes!

 


Semaine suisse de sensibilisation à l’informatique

La semaine suisse de sensibilisation à l’informatique (notre équivalent de la Code Week, qui tombe toujours pendant les vacances d’automne) aura lieu cette année du 4 au 10 décembre 2017. Durant cette semaine, les enseignants sont invités à réaliser avec leurs élèves des petits exercices de programmation à la portée de toutes et tous.

On trouve deux exercices réalisés par la Haute École Pédagogique FHNW, destinés aux élèves de 7P à 11S. A cela s’ajoutent tous les exercices de la « Hour of Code », traduits en français. Ces exercices sont prévus pour durer une ou deux périodes et permettre aux élèves une introduction à la programmation informatique.

Le Service de promotion des sciences de l’EPFL propose aussi des activités pour cette semaine.

A part cela, vous pouvez toujours réaliser une activité avec la Bee-Bot en enfantine, ou utiliser les robots Thymio II pour participer vous aussi à la Semaine du Code!

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Télétravail: j’enseigne depuis la maison

Lundi matin, mon fils étant malade et n’ayant pas de solution de garde, j’ai dû rester à la maison. Manque de chance, cela tombait sur le cours Arduino de ma classe d’OCOM 10H. Et c’est justement notre problème, à nous enseignants en technologie: c’est très difficile (voir impossible) de nous remplacer. Dans ce cours, il y avait de l’électronique, de l’électricité et de la programmation. Comment faire? J’ai convenu avec mes collègues qui me remplaçaient (une période chacune) que je donnerai le cours… depuis chez moi.

Ni une ni deux, le Mac du maître (sur lequel j’avais la main via TeamViewer) a été tourné du côté des élèves. Une liaison visioconférence avec FaceTime initiée entre le Mac et mon iPad. Le tout projeté sur l’écran de TV de ma salle de technologie.

De l’autre côté, mon Mac connecté à distance sur un des serveurs de l’école, sur lequel se trouve Remote Desktop, ce qui m’a permis d’observer les ordinateurs des élèves et, le cas échéant, de prendre la main sur l’un d’entre eux pour aider un élève.

Le cours a été donné. J’ai pu répondre aux questions des élèves et leur introduire la théorie. Deux élèves qui redoublaient et qui ont donc déjà suivi le cours ont pu donner un coup de main pour les problèmes de câblages électroniques et de gestion des Arduino. Chose très intéressante: les élèves avaient vite oublié la présence de mes collègues dans la classe. Mais leur présence était néanmoins nécessaire pour gérer la discipline.

Conclusion pédagogique: je verrai lundi ce que les élèves ont retenu de la matière et quelle est la réelle efficacité de cette manière d’enseiger. Une chose est certaine, l’enseignement à distance n’est pas un facteur d’économie; un(e) enseignant(e) sur place étant toujours nécessaire pour la gestion de la classe. Cela fait donc deux enseignants au lieu d’un seul. Néanmoins, j’ai trouvé l’expérience pédagogiquement et humainement très intéressante, au point de m’avoir presque envie de construire un robot de téléprésence.

Conclusion personnelle: que se passera-t-il si un jour je suis en impossibilité d’enseigner pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois? La HEP ne forme pas d’enseignants à même de reprendre mes cours. Il n’y a même plus d’enseignants formés pour enseigner l’informatique… Que se passe-t-il légalement si, en arrêt maladie ou accident, je fais du télétravail (ce n’était pas le cas ici)? Pour ce matin-là, j’aurais pu me dire: » je suis remplacé » et rester tranquillement à la maison à veiller sur mon fils en lisant un livre tout en ayant donné un programme d’occupation alibi aux élèves. Au lieu de cela, je suis resté à veiller sur mon fils, tout en travaillant (mais en étant officiellement absent et remplacé).

Conclusion des élèves: je transcrirai lundi les impressions des élèves. En attendant, on a dans le canton des cas d’élèves hospitalisés pour une longue durée qui suivent les cours à distance, via tablette. C’est très intéressant de renverser la situation. L’image aide, mais je me suis rendu compte que le plus grand problème est le son. Lorsque je parle, pour ne pas avoir de larsen, le micro du Mac de l’école est désactivé. On n’a plus de retour. Et les élèves se tournent naturellement vers l’écran de TV qui projette mon image, pour me parler, alors que le Mac avec le micro est au fond de la salle. Il faudrait clairement une toute petite table de mixage audio, avec quelques micros sans fil. Dans le cas d’un élève hospitalisé, on pourrait imaginer un micro-cravate sans fil pour l’enseignant et un ou deux micros à main sans fil pour les élèves qui interviennent.

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Pièces de Tetris lumineuses géantes avec Arduino et des Neopixels

Le choeur secondaire de mon école a monté, pour son dernier spectacle « Svetlana et le Krock ». Il s’agit d’un petit conte musical, onirique et poétique, ou Svetlana, adepte des jeux vidéo et des écrans, rencontre le Krock, échappé de l’écran de sa télévision.

Comme toujours, Blandine, l’enseignante, a soigné la mise en scène, les décors et l’éclairage. C’est là où j’interviens, avec la création de deux pièces de Tetris géantes et lumineuses; le L et le T. Le L fait 1.80m de haut, le T en fait 1,20m. Chaque cube fait 60cm de côté. Contrainte supplémentaire: les élèves doivent pouvoir s’asseoir et monter sur les pièces. L’objectif était de déclencher un waouh effect auprès du public.

Voilà donc la base de la structure, réalisée en 3 plis et en lambourdes.

Les faces sont en pavatex, découpées à la découpeuse laser et encollées ensuite avec du papier calque. Pour réaliser ces décors, j’ai été aidé par mes élèves de l’OCOM Technologie 10H. Nous avons réalisé les découpes au FabLab de la HEPL.

Le montage de la structure a été réalisé en partie par moi et en partie par mes élèves.

Les pièces de Tetris devaient pouvoir changer de couleur durant le spectacle, pour s’adapter aux chants et à l’éclairage de la scène. Les pièces devaient aussi pouvoir être multicolores. Cela implique donc l’usage de bande de LEDs Neopixel. Chaque LED peut être commandée individuellement et donc recevoir une couleur individuellement, sans que ses voisines ne soient impliquées.

Les élèves ont soudé entre elles les bandes de Neopixels. Et c’est là que nous avons eu le plus de problèmes: les fils de connexion entre chaque bande étant trop rigides et les soudures fragiles, nous avons du reprendre de nombreuses soudures. Les bandes ont ensuite été mises en place dans les cubes.

Pour l’alimentation, et c’est sous doute la principale erreur, j’ai penser prendre des bandes de Neopixels en 5 Volts, au lieu des 12 habituel. Les Arduino permettant le contrôle des LEDs étant aussi en 5 Volts, cela simplifiait l’alimentation, ce d’autant plus que je voulais rendre les cubes autonomes, avec un fonctionnement sur batterie. Au final, cela n’aurait pas été nécessaire. Ainsi les LEDs et les Arduino étaient alimentés par des powerpacks.

Nous avons aussi fabriqué avec les élèves des powerpacks, pour les tests, afin de pouvoir avoir toujours suffisamment de packs chargés. Il faut en effet 5 packs pour alimenter les deux pièces de Tetris. C’est là où nous avons rencontré le plus grand problème: comme les LEDs sont alimentées par un faible voltage, le courant est proportionnellement plus important, selon la loi d’Ohm. Et j’ai très largement sous-estimé la consommation de chaque Neopixel (mes données concernaient en fait la version 12 Volts). Du coup, il a fallu réalimenter plusieurs fois le long des bandes (jusqu’à 4 fois pour le L), les Neopixels. Or, ceux-ci sont très sensibles. Chaque partie devait se retrouver sur une masse commune avec l’Arduino. Le moindre défaut de masse, le moindre parasite et la séquence d’allumage posait problème. Si sur le T, qui ne contient rien de moins de 354 Neopixel, nous n’avons pas rencontré de problème majeur, le L, lui, avec ses 416 LEDs est beaucoup plus instable. Les couleurs pures (rouge, vert, bleu) passent bien. Dès qu’on entre dans des couleurs composées (le violet, par exemple), nécessitant l’allumage du rouge et du bleu en même temps, nous avions parfois des problèmes. Une LED Neopixel est en effet composée de 3 minuscules LED, une rouge (R), une verte (G) et une bleue (B), raison pour laquelle on les appelle des LEDs RGB.

A l’origine, le passage d’une séquence à l’autre était commandé par un bouton-poussoir sur le cube, connecté en pull-up à l’Arduino. Deux élèves avaient la charge d’appuyer sur les boutons de chaque cube au moment idoine.

Mais suite à des erreurs lors de la première représentation, mes élèves et moi avons créé une sorte de télécommande à fil avec 4 boutons-poussoirs: deux pour chaque cube. L’un de bouton servait à passer à la séquence suivante, l’autre à revenir en arrière en cas d’éventuelle erreur. Il a donc fallu ajouter à l’Arduino un second circuit en pull-up. Pour la seconde représentation, j’étais donc en arrière-scène pour déclencher les séquences.

Au final, les cubes ont été habillés des faces ajourées avec du papier calque comme élément diffuseur.

Un grand merci à Blandine, l’enseignante de musique, qui s’est beaucoup investie pour ce spectacle, mais aussi à la fabrication des cubes (je ne connais pas beaucoup d’enseignantes de musique qui sache aussi faire de la soudure électronique). Merci aussi à Adrienne et Christophe du FabLab de la HEPL, aux élèves de ma classe d’OCOM Tech 10H et aux élèves du choeur.

Les codes Arduino pour commander le L et le T peuvent être téléchargés ici: Krock. Au final, j’ai réalisé le code, mais mes meilleurs élèves ont pu travailler durant l’année avec des Neopixel et des Arduino pour tester le tout.

Pour terminer, voici un petit medley du spectacle, avec les différents effets.

En conclusion, voici quelques conseils si vous vous lancez dans un projet Neopixel:

  • On peut sans problème alimenter jusqu’à 50 Neopixel en 5V avec une powerpack 2.1A. Au-delà, prévoir des Neopixels 12 V ou une alimentation secteur 5V/10A.
  • Si vous devez connecter en parallèle plusieurs bandes de Neopixel, connectez-les à une terre (GND) commune et n’oubliez pas d’y connecter dessus l’Arduino. Soignez la connexion!
  • Pour relier les bandes de Neopixel entre elles, choisissez du fil multibrin, plus souple que le monobrin.
  • N’utilisez pas de fil trop fin pour relier les bandes entre elles. Du 22AWG va bien.

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Greenscreen et Théâtre: le making of

Le Radiobus met à disposition des classes un studio avec greenscreen (écran vert), afin de faire de l’incrustation. Grâce à la complicité de la classe 9VP/1 d’Ecublens, ainsi que de leur enseignante de français, nous avons pu faire un petit exemple avec des extraits de Molière.

Source de la vidéo: http://www.scolcast.ch/podcast/61/69-11938

 

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